mercredi 23 décembre 2009

Crise de 1970, crise de 2008 et Union Européenne, quels leçons en tirer

La crise économique que traverse actuellement l’Europe n’est pas la première. En particulier la CEE a du faire face à une première crise économique dans les années 1970 (effondrement de Bretton Woods et chocs pétroliers). Cette crise se traduit par un ralentissement de la croissance économique. Alors que durant les Trente Glorieuses, le PIB progressait en moyenne de 5% par an dans les pays de l'OCDE, le taux de croissance devient nul par deux fois, en 1975 et 1982. La récession touche en particulier des branches traditionnelles comme la sidérurgie mais aussi et déjà le secteur de l’automobile. La crise économique des années 1970 se caractérise aussi par une forte inflation et des désordres monétaires qui entretiennent ces tendances inflationnistes. Enfin, elle provoque la fin du plein emploi, avec un chômage qui passe de 3,5% de la population active des pays de l'OCDE en 1973 à 10% en 1982. On peut donc se demander comment la CEE a réagi à cette crise et s’il y a des enseignements à en tirer pour la situation actuelle ? Pour cela, dans une première partie, j’ai voulu comparer la situation de la CEE dans la crise des années 1970 à celle de l’Union européenne dans la crise actuelle pour en montrer certaines similarités ; et dans une deuxième partie analyser les actions de la CEE face à cette crise pour en tirer effectivement des enseignements.

I La crise des années 1970 : des similarités avec la crise de 2008-2009
1) Les causes et conséquences de la crise des années 1970
a) L’origine américaine : effondrement du système de Bretton Wood

La crise des années 1970 a en commun avec celle d’aujourd’hui d’être en partie due à une crise qui a pour origine les États-Unis, comme pour la crise des subprimes en 2008.

En effet, au début des années 1970, la tendance est à l’inflation et les États-Unis connaissent leur premier déficit commercial. Cela alimente la spéculation contre le dollar. En 1971, le stock d’or des États-Unis est tombé à 10 milliards de dollars. Par conséquent, ceux-ci ne sont plus en mesure d’assurer la convertibilité en or comme prévue dans le système monétaire international de Bretton Woods (1944), parce que des quantités considérables de dollars qui se sont répandues de par le monde. Ainsi, le 15 août 1971, Nixon met fin à la convertibilité du dollar. Par ailleurs, Le dollar est ensuite dévalué en 1971 et 1973, ce qui entraîne le dérèglement du système monétaire international.

L’effondrement du système de Bretton Woods, qui se traduit par l’abandon de l’or au profit du dollar, multiplie alors les possibilités de financement. Les gouvernements européens vont donc appliquer des politiques de sauvegarde du plein-emploi en stimulant l’économie par l’inflation, ce qui se traduit par une augmentation progressive des prix et l’affaiblissement des monnaies. A partir de 1972, l’inflation dépasse 10% dans la plupart des pays du nord industrialisés.


b) Une crise de l’énergie : les chocs pétroliers de 1973 et 1979

La crise des années 70 est aussi une crise de l’énergie qu’on peut mettre en parallèle avec les prix record que les barils de pétrole avaient atteints en 2008, ou encore récemment en Europe avec la crise du gaz russe.
Le premier choc pétrolier a lieu en 1973. Prenant prétexte de la guerre du Kippour, les pays membres de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) décident de mesures de rétorsion à l’égard des pays qui ont soutenu Israël. Ils multiplient par quatre le prix du baril de pétrole qui passe en un an de 3 à 12$. Cette augmentation est suivie d’une hausse des cours de toutes les matières premières. A partir de 1974 commence une période de récession mettant fin à la prospérité des 30 glorieuses. Le deuxième choc pétrolier a lieu en 1979. A la faveur de la révolution islamique en Iran, qui crée une situation de pénurie par l’arrêt des exportations iraniennes, les pays de l’OPEP décident de doubler le prix du baril, celui-ci atteignant alors 40$. Cette crise entraîne une nouvelle récession, amplifiée par la hausse du dollar.

Ces chocs pétroliers ont pour conséquence de déséquilibrer les balances commerciales des pays importateurs qui deviennent déficitaires. Les capitaux ne vont alors plus aux investissements mais au règlement de la facture pétrolière. De plus, ces augmentations sont répercutées sur les coûts de production, ce qui alimente les tendances inflationnistes.

c) La surproduction

Enfin, comme maintenant où la crise est aussi liée à de nouvelles réalités économiques environnementales, la crise des années 1970 n’est pas que conjoncturelle, elle est liée à des problèmes structurels et l’inadaptation du système productif de l’époque.
D’une part, les ménages des pays occidentaux ralentissent leur consommation parce qu’ils sont déjà équipés, cette tendance touche l’automobile ou l’électroménager. Les marchés sont donc saturés, ce qui conduit à une baisse des ventes.
Par ailleurs, l’augmentation des salaires au cours des Trente Glorieuses a entrainé une baisse des profits et des investissements productifs, ce qui entretient l’inflation car les entreprises sont tentées de répercuter la hausse des charges sociales sur les prix ou de s’endetter pour espérer continuer à investir.
Enfin, la crise correspond à l’essoufflement du système technique, la fin d’une énergie bon marché (un peu comme aujourd’hui avec la contrainte environnementale).

2) La CEE
a) Une vie communautaire paralysée

A la fin des années 70, la vie communautaire est semi-paralysée notamment par les positions radicales adoptées par le général de Gaulle à l’encontre de certains dossiers européens. En particulier, le général de Gaulle veut réévaluer le rôle de la France dans la communauté et met son véto à l’élargissement de l’Union européenne à la Grande Bretagne.
Il me semble qu’on peut rapprocher dans une certaine mesure cette paralysie avec l’Union européenne d’aujourd’hui paralysée par les rejets du traité constitutionnel puis du traité de Lisbonne.

b) L’adhésion récente de nouveaux pays

Malgré tout, avec l’arrivée de Georges Pompidou au pouvoir, la France ne s’oppose plus par principe à l’adhésion de la Grande-Bretagne à la CEE. Ainsi les négociations d’adhésion avec la Grande-Bretagne, l’Irlande, le Danemark et la Norvège s’ouvrent en 1970. Malgré les difficultés posées par l’adhésion de la Grande-Bretagne, relatif à la façon dont elle s’approvisionne en produits agricoles, le traité d’adhésion est signé dès le 22 janvier 1972 et ratifié par les pays candidats le 1er janvier 1973 excepté par la Norvège qui le rejette à 54% par référendum.
Avant les premiers chocs pétroliers, la CEE avait donc subit un premier élargissement historique que l’on peut comparer avec l’élargissement récent de l’Union européenne, lui-même historique, aux pays de l’Est juste avant la crise financière, si l’on peut comparer du moins des pays comme la Grande Bretagne aux pays de l’Est.

II Les mesures prises par la CEE : des effets relatifs mais un renforcement des politiques communautaires
1) La relance de la coopération politique
a) Sommet de La Haye 1969

A peine arrivée au pouvoir en 1969, Georges Pompidou, élu sur la base d'un programme pro-européen, souhaite sortir la vie communautaire de la semi-paralysie dans laquelle elle se trouve. En juillet 1969, il lance l’idée d’un sommet européen fondé sur le triptyque « achèvement, approfondissement, élargissement ». Les Pays-Bas, qui président la CEE à ce moment, s’emparent de la proposition de Pompidou et convoquent une réunion des chefs d'État ou de gouvernement à La Haye les 1er et 2 décembre 1969.
A l'issue de la réunion, les leaders européens marquent leur accord pour l’élargissement aux quatre pays candidats (Danemark, Grande-Bretagne, Irlande et Norvège) à l'adhésion.
Ils prennent aussi des mesures dites « d’achèvement » concernant les ressources propres de la communauté alors que le traité de Rome prévoyait de couvrir les dépenses communautaires par les contributions des États.
Enfin, l’approfondissement de la Communauté européenne proposé par Pompidou se traduit le 6 mars 1970 par la mise sur pied d’un groupe de travail, présidé par le diplomate belge Étienne Davignon, qui a pour mission d’élaborer des propositions d’approfondissement de la Communauté en matière de coopération politique.
L’approfondissement concerne aussi les premières propositions pour une politique monétaire commune, que je vais développer dans une autre partie. En effet, la diversité des politiques nationales au niveau économique et monétaire engendre des situations inquiétantes dans la Communauté.

b) Le conseil et la Commission incitent à des mesures coordonnées des Etats membres face à la crise

Dès juillet 1970, la Commission publie un mémorandum qui vise la lutte contre l’inflation. Dans ce mémorandum, la Commission pointe une tendance à la détérioration des balances commerciales des pays membres et prévoit une baisse de l’accroissement du commerce mondial pour l’année 1970. Le mémorandum incite donc les États membres à suivre des politiques coordonnées qui vise à modérer la conjoncture : « il demeure indispensable que, dans tous les pays membres, les actions tendant à rétablir progressivement les équilibres fondamentaux de l’économie continuent à être menés avec ténacité, de sorte que la Communauté n’ait pas- à plus ou moins court terme- à retrouver la stabilité au prix d’un retournement de la conjoncture, qui affecterait le niveau de l’emploi. » La commission indique quatre instruments à utiliser : la politique du crédit, la politique budgétaire, le recours de modalités de rémunérations des salariés comportant intéressement de ceux-ci aux résultats de l’entreprise, des mesures portant sur la concurrence et la fin du monopole (paradoxalement on prend des mesures contraires aujourd’hui).
Par ailleurs, le Conseil adopte une directive le 24 juillet 1973 destinée à atténuer les difficultés d’approvisionnement en pétrole brut. Et en 1974, la Commission préconise une réorganisation du marché des produits énergétiques : « Parallèlement, la consommation d’électricité devrait être encouragée, de manière à porter à 35 % la part de cette forme d’énergie dans la consommation finale, contre 25 % actuellement. Ainsi se créerait un marché aussi large que possible pour l’énergie nucléaire. » On encourage donc le nucléaire pour pallier à la crise pétrolière.

c) La réforme des institutions
On l’a vu, la crise entraîne le développement progressif de politiques communes, qui amène les responsables européens à s’interroger sur la nécessité de réformer les institutions communautaires, au-delà des contraintes économiques ou politiques, et d’en améliorer le fonctionnement. En juin 1975, la Commission européenne remet à cet effet un rapport aux Neuf sur l'Union européenne dans lequel elle suggère diverses pistes pour renforcer les institutions communautaires et pour rendre leur fonctionnement plus transparent.
La principale nouveauté est l’élection au suffrage universel du Parlement Européen. En 1974, le président français Giscard d'Estaing accepte l'idée de l'élection directe du Parlement qu'il lie toutefois à la création du Conseil européen censé créer un véritable gouvernement européen. Aux sommets de Bruxelles des 12 et 13 juillet et du 20 septembre 1976, une série de décisions sont prises pour finaliser l'élection au suffrage universel. Cependant, le Parlement européen, même élu au suffrage universel, n'a toujours pas de compétence législative, contrairement à un parlement national.

3) La création d’une coopération économique
a) échec des relances unilatérales

La crise des années 1970 se caractérise d’abord par de graves trouble monétaires qui frappent les six États membres à la fin des années 1960 et en début des années 1970. Toutes les devises européennes sont concernées. Contrairement aux diverses déclarations d'intention des responsables politiques des Six, ces changements de parité sont décidés unilatéralement et sans aucune consultation préalable. Ainsi, Pompidou décide, le 8 août 1969, de dévaluer le franc de 12,5 %, tandis que le 24 octobre 1969, après une brève période de flottement, le mark allemand est réévalué de 9,29 %. Il en résulte donc une dévaluation du FF par rapport au DM de plus de 20 %. Les conséquences économiques de ces opérations monétaires sont désastreuses et menacent directement la politique communautaire.
Par ailleurs, dans la plupart des pays européens, les premières mesures pour lutter contre la crise sont nationales et d'inspiration keynésienne. Elles se donnent pour priorité la lutte contre le chômage. C'est l'État qui prend en charge les dépenses nécessaires pour soutenir l'investissement dans le but de relancer la consommation. Ainsi, une série de plans nationaux ont lieu dans les six Etats membres. De telles politiques furent appliquées en France lorsque Jacques Chirac arrivait pour la première fois à Matignon (1975-1976). Mais on peut citer l’expérience la plus significative de Pierre Mauroy qui a mené en 1981 une politique de relance de la consommation (notamment par une augmentation des salaires). Toutes ces politiques ont donné des résultats médiocres. En particulier, la Belgique ou le Royaume-Uni, pays de vieille tradition industrielle, ont éprouvé de très grandes difficultés.

b) Première tentative de coopération monétaire : le serpent

Le ministre allemand de l'Économie et des Finances, Karl Schiller, prône une politique de stabilité rigoureuse pour sortir de la crise. La France, hésitante dans un premier temps, finit par rejoindre son partenaire allemand dans son désir de stabilité monétaire. Avec le soutient du couple franco-allemand, la CEE met en place le Serpent monétaire européen le 24 avril 1972 qui autorise la fluctuation monétaire à seulement 2,25 %, ce qui correspond à la moitié des marges autorisées (4,5%) dans le nouveau système international, appelé « tunnel international ».
Malgré tout le serpent monétaire européen essuie un relatif échec puisque la solidarité européenne ne jouera que partiellement et les monnaies vont continuer de fluctuer.

c) le relatif succès du SME

Après l'échec du "serpent monétaire", le président de la Commission, Roy Jenkins, fait le 27 octobre 1977 à Florence une proposition qui va dans le sens d'une union monétaire. Il la présente comme le plus sûr moyen de relancer la croissance économique et de lutter contre l'inflation et le chômage. Mais l'initiative d’un nouveau système monétaire européen (SME) revient au couple franco-allemand. La France, touchée par une forte inflation, compte sur l'aide de l'Allemagne pour lancer une coopération monétaire destinée à stabiliser les monnaies. Cependant, les Allemands sont en effet peu enthousiasmés par l'idée de mettre en jeu leur monnaie forte et leur stabilité économique pour secourir des partenaires européens moins vertueux. En 1978, Helmut Schmidt finit par accepter ce principe que lui propose avec insistance Valéry Giscard d'Estaing. Dans un contexte économique globalement favorable, le Conseil européen de Brême adopte le 7 juillet 1978 le principe du SME qui voit le jour le 13 mars 1979. La Grande-Bretagne n'y adhère pas.
Le SME est un serpent amélioré, la principale nouveauté par rapport au serpent européen étant la création de l’ECU (European currency unit). L'Ecu est une monnaie fictive dont le cours représente une moyenne de la valeur des monnaies européennes. Avec ce système, les États sont obligés d'adopter des mesures économiques et budgétaires permettant de limiter les fluctuations. Et des mécanismes de crédit sont mis en place pour donner les moyens aux banques centrales d'exécuter cette politique d'intervention, comme le Fonds européen de coopération monétaire (FECOM).
Dans l'ensemble, le Système monétaire européen (SME) a bien fonctionné, en dépit de l'abstention britannique. Il a encouragé la discipline collective et assuré en tout cas une plus grande stabilité monétaire. Ainsi, les fluctuations importantes ont peu à peu fait place à des ajustements périodiques et limités lors de tensions ponctuelles sur le marché des changes. Cette stabilité est cependant loin d'être parfaite :
- Aussi, dès septembre 1979, des changements de parités interviennent : réévaluation du mark allemand (DM) de 2 %, dévaluation du franc français (FF) de 3 % et de la couronne danoise (DKK) de 2,9 %. Le SME n'est donc plus une zone de parités fixes mais une zone de parités ajustables.
- Par ailleurs l'Italie bénéficie d’un traitement de faveur, c'est-à-dire une marge de fluctuation de 6 % au lieu des 2,25 % imposés aux autres membres du SME

Conclusion crise de 1970 et perspectives 2010
Dans les années 1970, la CEE ne dispose pas d’autant d’instruments que l’Union européenne pour faire face à la crise. Cependant, la crise relance la vie communautaire. Ainsi, la CEE met en place un certain nombre de politiques pour faire face aux difficultés économiques, difficultés que les États membres sont incapables de résoudre avec les mesures qu’ils prennent unilatéralement sur le plan national.
Si les effets des mesures prises par la CEE restent relatifs, la crise de 1970 aura livré néanmoins quelques enseignements qui sont :
- L’échec des plans de relance nationaux décidés unilatéralement
- La nécessité d’une coopération politique au niveau communautaire
- Un certain succès des politiques monétaires et économiques européennes
Enfin, on pourrait dire que la crise de 1970 a eu au moins le mérite de relancer la construction européenne et la démocratisation des institutions à travers le renforcement des politiques communautaires et la réforme des institutions telle que le Parlement.
Pourquoi la crise financière et économique de 2008-2009 ne réanimerait-elle pas elle aussi l’Union européenne ?
D’abord, sous la présidence de Nicolas Sarkozy de 2008, l’Union européenne a tiré les enseignements de la crise de 1970 en lançant un plan européen de relance économique, permettant d’assurer une meilleure coordination des plans de relance nationaux et donc une réponse plus efficace à la crise. Ensuite, coïncidence ou non, le Traité de Lisbonne a été tout récemment ratifié grâce à la signature du dernier État membre manquant, la République Tchèque, relançant ainsi la construction européenne et créant pour la première fois un visage pour l’Union européenne avec les postes de président de l’Union européenne (le belge Herman Van Rompuy étant nommé à ce poste), et de haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité en la personne de la britannique Catherine Ashton et qui est entré en vigueur le 1er décembre 2009. Si le peu de charisme des personnalités nommés à ces postes de représentation en a déçu plus d’uns, il est encore temps pour eux de faire leur preuve…
Par JS

jeudi 3 décembre 2009

Jeux vidéos et géopolitique.

Depuis quelques années, on assiste à une apparition de la géopolitique dans les jeux vidéo. Certains l’utilisent comme toile de fond mais d’autre en font leur thème principal.
Nous allons détailler dans ce qui suit deux exemples de séries de jeux vidéo qui utilisent la géopolitique et essayer de voir quels sont les rapports avec la réalité politique mondiale.

La série Command & Conquer :
La série Command & Conquer, souvent abrégé C&C, est initialement une série de jeu vidéo de stratégie en temps réel développée par Westwood Studios entre 1995 et 2003, entreprise racheté par Electronic Arts en 1998.
L'univers de Command & Conquer est constitué actuellement de trois séries distinctes : la série Tibérium, la série Alerte rouge. Le premier jeu vidéo à être sorti est C&C : Conflit du Tibérium en 1995, suivi de C&C : Alerte rouge en 1996, puis C&C : Soleil de Tibérium en 1999, C&C : Alerte rouge 2 en 2000 et enfin C&C: Generals est quant à lui sorti en 2003.

Command & Conquer : la série Tibérium
La série présente la situation politique de 2010, deux factions, le GDI (United Nations Global Defense Initiative ou Groupement de Défense International) et le groupe terroriste politisé, la Confrérie de NOD.
La scène d’ouverture montre une explosion au fictif Grand Trade Center de Vienne. Cet acte est imputé à la confrérie de NOD et à son leader Kane. Le conflit se base sur le contrôle d’une substance d’origine extraterrestre fictive le Tibérium. Il se présente sous la forme d’un cristal qui concentre les minerais du sol que des racines puisent dans le sous-sol.
Alors que le GDI cherche à faire du Tibérium un matériau bienfaiteur et à limiter ses actions sur l’écosystème de la Terre, la position du Nod est d’en faire son nouvel eldorado. Kane a demandé à ce que les recherches de son groupe fassent du Tibérium une source de puissance et la base d’une nouvelle machine de guerre. Leur but est que le Tibérium se répande sur la Terre.
Pour répondre aux menace de se groupe l’ONU à donc proposé aux nations de s’unir contre l’ordre nouveau que Kane veut établir. Finalement, ajoutons que le Nod excelle dans la manipulation des médias et sait comment galvaniser les populations du tiers-monde contre le GDI.
Le Tibérium étant considéré comme une ressource que les pays pauvres peuvent laisser croitre dans leur territoire et en tirer profit.
L’épisode suivant relate la suite de cette guerre en particulier comment le Tibérium se propage et comment l’influence du Nod augmente après que son leader, présumé mort, revient et fait du Nod une puissance mondiale à part entière.
Le troisième épisode, C&C : Les guerres du Tibérium, prévu pour cette année, montre que la progression du Tibérium n’ayant pu être enrayée, a permis au Nod d’étendre encore sont influence, réduisant les nations dites avancées à se barricader dans des villes état surprotégées.

D’un point de vue politique, on peut remarquer que les créateurs du jeu ont pris acte de la théorie du nouvel ordre mondial popularisée par George H. Bush après la première guerre d’Irak. En fait, même si l’idée d’un groupe terroriste international rassemblant les pays du Sud, nous parait aujourd’hui presque normale, pensons au groupe transnational Al Qaida, à l’époque cela relevait plus du fantasme d’auteur en mal de sensations fortes.


Analysons maintenant un peu plus en détaille les grandes lignes du scénario.
-Le Tibérium :
Cette ressource tombée du ciel qui prolifère partout détruisant l’écosystème naturel est une allégorie à la puissance conférée par les ressources pétrolière des pays les plus démunis en autre source de revenu, comme l’agriculture. Nous voyons que Kane, le leader du groupe terroriste veut à tout prix en tiré le profit le plus rapide et oriente les recherches sur la manière de l’utiliser contre ceux qui, dans sa propagande, veulent priver les pays qui cultivent cette richesse des revenus qu’elle procure. Les pays du Conseil de Sécurité de l’ONU sont donc perçus comme des persécuteurs par la foule des pays pauvres. Ainsi, le ressentiment contre cette coalition antioccidentale croit-elle au fur et à mesure des interventions de leur branche armée, le GDI.

-Le NOD et les pays sponsors :
Le premier opus se déroule presque exclusivement en Europe de l’est et du sud. Il est a noter que la dernière mission de cet opus se déroule dans le fief du Nod qui se trouve perdu en Yougoslavie. Pays qui à l’époque suscitait des inquiétudes à la communauté international à cause du conflit entre les serbes, croates et kosovars.
Le second opus est plus enraciné en Afrique, notamment la résurrection du Nod après la mort supposée de son leader à lieu en particulier en Egypte, pays d’origine des Frères Musulmans et d’Aymad Al Zawahiri déjà connu depuis le massacre de Louxor en 1997 et les attentats des ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998.
Enfin, le NOD a une idéologie laïque ou à peine teinté de christianisme (le leader est un blanc qui à un nom issu de Caïn, le premier meurtrier dans la bible).


Command & Conquer : Generals
Le jeu C&C: Generals, sorti en 2003, établi une coupure avec la première série. En effet, les partis en présences, dans le proche futur, sont les USA, la Chine et la GLA (pour Global Liberation Army ou Armée mondiale de Libération). L’idée est que la GLA menace les deux grandes puissances que sont les USA et la Chine.
La Chine est devenu une puissance régionale au point de vue militaire et entend régler les problèmes en Asie. Les USA quant à eux sont les protecteurs de l’Europe et la puissance technologique mondiale.
Les membres de la GLA sans être ouvertement appelé des musulmans ou des moujahids sont très ouvertement de type arabe et d’origine du proche et Moyen-Orient musulmans. Leurs techniques de combat sont la guérilla, les attentats suicide et les armes chimiques. Leurs bases sont des réseaux de tunnels ou des bâtiments déguisés en bâtiments civil. Il est à noté que la première mission des USA est de reprendre la capital irakienne aux mains de la GLA et que la mission finale est une collaboration entre la Chine et les Etats-Unis visant à anéantir une base imposante située au Tadjikistan.
Il y a deux choses intéressantes à souligner, d’une par la position sur la scène international de la Chine et d’autre part, la GLA en elle-même.

-La Chine comme puissance militaire mondiale :
La politique actuelle en matière de défense est celle du peaceful rise (développement pacifique) pourtant le budget militaire de la république populaire de Chine est officiellement de 30 milliards de dollars (la CIA estime le budget réel à 90 milliards). La Chine se présente comme une puissance militaire régionale mais qui ne cherche pas l’expansion, ce qui correspond à l’idée soutenue dans le scenario. La Chine se battra pour défendre son territoire. Ainsi, si l’on considère que la GLA a attaquée la Chine parce qu’elle est une grande puissance économique qui oppresse les minorités, en particulier les musulmans, dans ce cas, il est probable que la Chine se défende et mette toutes les ressources de son armée dans une guerre qui lui permettrait de retrouver la paix intérieur.

-L’idée d’une armée mondiale islamiste, le mythe de la GLA :
La GLA sans être ouvertement une armée islamiste a toutes les caractéristiques que les médias américains attribuent à Al Qaida. L’attaque de villages pacifiques dans le but de récupérer largages de l’aide humanitaire, attentats à la bombe, etc.
Néanmoins, la GLA a pour base arrière le Tadjikistan, ce qui peut paraître surprenant si l’on considère que le gouvernement a laissé la coalition anti-Talibans utiliser certaines de ces bases aériennes (la Russie n’étant pas complètement étrangère à cette décision) mais au-delà de la politique du gouvernement le Tadjikistan est également un pays de transit de la drogue afghane. C’est peut-être ceci qui a retenu l’attention des scénaristes, un pays au gouvernement faible et une tradition de trafic de drogue avec le voisin du sud.

Enfin, regrettons que la politique dans ce jeu se fasse sans qu’aucune institution internationale ne soit présente. La politique étrangère internationale semble faire abstraction de l’ONU. Est-elle considérée comme une entité inutile ou bien simplement inefficace ?


La série Splinter Cell.
En 2004, un ancien commando de marine, Sam Fisher de l'US Navy SEALS Team 6, deviens un agent de la NSA (National Security Agency). Hyper-entraîné dans l'art du déplacement furtif, de l'infiltration et de l'utilisation des technologies militaires de la guerre de l'information, il doit collecter des renseignements derrière les lignes ennemies. Le joueur dispose de gadgets plus ingénieux les uns que les autres tels que la micro-caméra, la caméra-glu, divers modes comme l'infrarouge ou la vision nocturne. Son but premier est d'empêcher une troisième guerre mondiale, la guerre moderne se jouant autant sur le terrain militaire que sur celui du renseignement et de l'information.
Splinter Cell a été une révolution dans le monde des jeux d’espionnage puisque pour la première fois, le joueur ne devait pas tirer à tout vas, mais au contraire rester le plus discret possible.

La série, réalisée en collaboration avec l’auteur américain Tom Clancy, a commencée en 2002 avec la sortie du premier opus, puis ont suivis Pandora Tomorrow en 2004, Chaos Theory, en 2005 et Double Agent, en 2006.


Splinter Cell :
Lors de sa première mission, Fisher est envoyé en Géorgie après que deux agents de la CIA aient disparus. Lors de son enquête Fisher découvre une campagne de nettoyage ethnique et de meurtres de masse. Le président géorgien lance cette offensive contre le pays musulmans voisin, l’Azerbaïdjan dans le but de prendre le contrôle de ces ressources pétrolières.

Le choix de la Géorgie n’est pas innocent, en effet, la Géorgie a toujours eu des problèmes de régions qui cherchent à avoir leur indépendance, en particulier l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. L’idée d’un président autoritaire qui aurait une politique étrangère agressive est assez probable. Quoi de mieux pour souder des régions qui cherchent leur indépendance qu’un régime totalitaire qui veut augmenter les ressources du pays en annexant les champs de pétrole du voisin musulman alors que la majorité de la population est chrétienne orthodoxe.

Le président géorgien étant découvert disparaît et lance une attaque sur les infrastructures informatiques américaines.
C'est-à-dire mettre les systèmes informatiques hors service.
Les conséquences seraient terribles. En effet, tous les systèmes informatiques d’un état étant plus ou moins interconnectés l’effet domino serait immédiat. Les systèmes boursiers, les services d’urgences, les aéroports, les trains tous les réseaux sont connectés par l’internet et certains réseaux gouvernementaux.
L’idée qu’une nation émergente fasse appel à des hackers nationaux ou étrangers est intéressante. Les Etats-Unis prennent très au sérieux ce qu’on appelle le cyberterrorisme. Des pays comme la Chine et l’Inde pourraient très bien attaquer des nations comme les Etats-Unis ou l’Union Européenne.


Pandora Tomorrow :
Le début de Pandora Tomorrow se déroule en Indonésie, lors de l’année 2006, où les Etats-Unis ont établi une présence militaire après la fraiche indépendance du Timor Oriental. Dans le but d’aider le pays à lutter contre les milices anti-séparatistes indonésiennes. Parmi les milices, l’une le Darah Dan Doa (sang et prière), dirigée par Suhadi Sadono attaque l’ambassade des Etats-Unis à Dilli, la capitale du Timor. Sadono a été formé par la CIA pour lutter contre l’influence communiste sur la région.

Voyons la situation réelle au Timor et en Indonésie.
Le Timor était une colonie portugaise jusqu’en 1975 date de la Révolution des Œillets.
En 1975, l’Indonésie envahit le Timor oriental, dont le FRETILIN, le principal mouvement indépendantiste, venait de déclarer l'indépendance. Suit une période d'occupation violente qui ne prendra fin qu'avec l'arrivée en 1999 de troupes internationales sous l'égide des Nations-Unies, à la suite d'un référendum organisé par le gouvernement indonésien, par lequel quelque 80% de la population de Timor oriental refuse le maintien dans l'Indonésie.
Le 20 mai 2002, le Timor oriental a été officiellement reconnu État indépendant par la communauté internationale. Ce qui justifie le choix de ce type de scenario.
Ajoutons de plus que l’année 2006 qui était alors dans deux ans, le jeu ayant été conçu en 2004, la capitale du Timor oriental s’est trouvée être le théâtre d’affrontements armés entre les armées gouvernementales et militaires révoltés auxquels se sont joints des bandes de jeunes désœuvrés. Devant l’incapacité de son gouvernement à rétablir. Le Président Xanana Gusmao a fait appel à l’aide à la communauté internationale. 2200 soldats ont été déployés afin de sécuriser la capitale.
Ainsi même si la situation n’était pas si grave que dans le jeu (puisque la suite du scenario prévoit l’acquisition par le groupe terroriste d’un sous-marin nucléaire) la situation reste très tendue dans ce jeune pays.

Enfin, la biographie de Sadono ne peut pas être passée sous silence. En effet, il a été apprend-t-on formé par la CIA pour lutter contre la menace communiste dans la région et il s’est ensuite retourné contre ces anciens bienfaiteur pour une cause nationaliste et qu’il ait appris le contrôle des medias rappelle un certain Oussama Ben Laden, formé lui aussi pour lutter contre les communistes en Afghanistan. Même si les États-Unis ont toujours nié avoir fourni quoique ce soit à Ben Laden, il est possible que Ben Laden ait bénéficié du même traitement que d’autres groupes de guérilla.


Chaos Theory :
L’histoire de Chaos Theory revient aux principes de bases de la série Splinter Cell, c'est-à-dire la guerre de l’information. Sam Fisher est sur les traces des algorithmes de noyau de Masse présentés dans le premier opus.
Les pays principalement concernés par le jeu sont le Japon et les deux Corées.
En 2007, la montée des tensions entre la Corée du Nord et la Chine d’une part et la Corée du Sud et le Japon d’autre part pousse le Japon à créer une agence de renseignement et de défense l’ I-SDF (pour Information Self Defense Force).
Considérant cela comme une violation manifeste de la constitution post-seconde guerre mondiale, la Chine et la Corée du Nord établissent un blocus sur la Mer Jaune. Etant allié du Japon depuis longtemps les Etats-Unis envoient le fleuron de l’US Navy en matière de lutte sur le terrain de l’information, l’USS Clarence E. Walsh.
Après que ce dernier soit coulé par un missile lancé depuis la Corée du Nord, Sam Fisher découvre un complot monter par un ancien de la CIA et des dissidents japonais visant à attaquer la Corée du Nord sous prétexte qu’elle a été l’agresseur.

Il est de notoriété publique que le régime de Pyongyang est dangereux pour la sécurité de la péninsule coréenne, le seul soutient du dernier vrai régime communiste de la planète est Pékin. De là à imaginer qu’ils puissent s’allier pour contraindre le Japon à faire marche-arrière sur sa politique sécuritaire, il s’agit ici de pure fiction. Les chinois comme les nord-coréens savent très bien que les Etats-Unis supporteront toujours l’allié japonais. Attaquer les Japon reviendrait à menacer les Etats-Unis. Ce qui est encore plus vrai aujourd’hui car l’on voit les décideurs américains intégrer le japon sous le fameux bouclier anti-missile hérité de la stratégie de guerre des étoiles de Reagan.

Quant à la théorie de l’ancien agent de la CIA qui pense que la politique étrangère américaine devrait être plus dure avec la Corée du Nord et qui mettrait en place une alliance pour ‘réveiller’ l’opinion publique américaine, elle est régulièrement proposer par le cinéma et l’industrie du divertissement hollywoodienne pour donner une bonne conscience au gouvernement actuel. Ce qui ne veut pas dire qu’un tel scenario est impossible simplement qu’il arrive plus souvent dans l’imagination des auteurs que dans la vraie vie, la CIA sachant s’occuper de ses éléments dissidents.


Double Agent :
Alors qu’il était en mission, Sam Fisher a vu sa fille tuée par un chauffard ivre. Submergé par la dépression, il est mis à pied par sa hiérarchie.
Quelques mois plus tard, son coordinateur, Lambert revient le voir et lui offre une mission de NOC (non-official cover, sans couverture officielle) c'est-à-dire d’agent sans existence officielle dans l’espoir de le voir remonter la pente.
Les NOC sont des anciens de la CIA ou de la NSA qui sont employés pour lutter contre le crime organisé en les infiltrant. La NSA fait en sorte que Fisher devienne un criminel de grand chemin en lui donnant le crédit de faux braquages de banques. Tout ceci est dans le but de lui faire infiltrer la John Brown's Army (JBA), une organisation terroriste d’origine américaine qui a attirée l’attention de la NSA. Fisher est envoyé dans la prison d’Ellsworth au Kansas ou il doit s’échapper avec un autre détenu membre de la JBA. Après avoir réussi, il devient membre du groupe armé.

Ni la NSA, ni la CIA n’ont compétence sur le territoire américain se qui peut expliquer la création de se statut complètement illégal. Néanmoins, les services de renseignements de tous les pays s’accordent sur le fait qu’il faut lutter contre le terrorisme à la fois à l’étranger et à l’intérieur des frontières des états souverains.

Conclusion:
Comme on vient de le voir, la géopolitique peut être utilisée pour rendre les scenarii des jeux vidéos beaucoup plus réaliste à condition d’avoir soit de très bonnes connaissances sur la situation actuelle, soit avoir une intuition de ce qui va se passer.
Les créateurs de Command & Conquer n’avaient peut être pas prévu la montée du terrorisme des pays du Sud mais ils savaient que la tendance était loin de s’inversée.
En ce qui concerne Splinter Cell, les créateurs ont fait appel aux connaissances de l’auteur américain Tom Clancy qui a fait comme à son habitude un scenario probable mais bien pire que la réalité.
Il est certain que d’autres jeux suivront la tendance et nous ne pouvons qu’espérer qu’ils permettront d’apprendre la politique mondiale à la jeunesse et que celle-ci pourra si intéresser pour de vrai, se sentir concernée et donc s’impliquer.

Sources :
- World Factbook, CIA, 2007.
- Ministère français des affaires étrangères.
- Ubisoft, site officiel.
- EA games, site officiel.


Par A.D.

mercredi 2 décembre 2009

Nouvelles stratégies du nucléaire


Dans cet article, nous allons revenir sur les différentes stratégies qui ont été mises en place au cours de la décennie 2000 autour de l’énergie nucléaire. Nous allons traiter en particulier trois exemples qui sont la Corée du Nord de Kim Jong-il, l’Iran de Mahmoud Ahmadinejad et enfin la relation de la France de Nicolas Sarkozy avec les pays arabes pour le nucléaire civil.

I)     Corée du Nord

Né en Sibérie en 1942, le président nord-coréen Kim Jong-il, prend la succession de son père, Kim, Il-sung en 1994. Néanmoins, des documents du renseignement américain dévoilent qu’un centre nucléaire a commencé à être construit dans la ville de Yongbyon, au nord de Pyongyang, à partir de 1989.

1)      Chronologie
Dans les années 1990 et jusqu’en 2002, le pays collabore avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) en échange de l’aide internationale en particulier américaine.
A partir de 2002 et en particulier du discours du président George W. Bush qui cite la Corée du Nord comme pays de « l’Axe du mal » au même titre que l’Irak et l’Iran, la crise nucléaire commence. En effet, fin 2002, un émissaire américain informe que le régime nord-coréen a admis avoir un programme d’enrichissement d’uranium, auquel il avait renoncé en 1994.
En novembre 2002, les USA et l’Union Européenne suspendent leurs livraisons de pétrole puis en décembre le pays annonce officiellement la reprise du programme nucléaire.
En janvier 2003, la Corée du Nord, se retire du Traité de non Prolifération nucléaire (TNP) et l’AIEA saisie le Conseil de Sécurité des Nations Unies.

En août 2003, les négociations entre la Corée du Nord, la Corée du Sud, la Chine, la Russie, le Japon et les États-Unis commencent. La Corée du Nord menace de procéder à un essai nucléaire.

En février 2004, le père de la bombe atomique pakistanaise Abdul Qadeer Khan reconnaît avoir transférer à la Corée du Nord des éléments de technologie nucléaire.

En 2005, la Corée du Nord interrompt puis reprend les négociations, les diplomates nord-coréens demandent à échanger leur programme nucléaire contre l’assistance pour le nucléaire civil, en particulier la livraison d’une centrale à eau légère promise en 1994 par les Etats-Unis.

En 2006, après avoir testé des missiles, le gouvernement du pays déclare avoir réussi un essai nucléaire souterrain le 9 octobre. Cet essai a été condamné par la communauté internationale y compris par la Chine pourtant seul allié de la Corée du Nord.
Les discussions à six reprennent en décembre, elles s’achèvent cinq jours plus tard sans aucun succès.

Un accord est finalement signé le 13 février 2007 à Pékin. Il stipule l’arrêt temporaire des activités des installations nucléaire en échange d’une aide économique et énergétique.
Fin juin 2007, une partie des fonds nord-coréen bloqués par les États-Unis sont dégelés et les inspecteurs de l’AIEA sont de retour dans le pays.
Le 18 juillet 2007, le directeur Mohamed El Baradei annonce que ces inspecteurs avaient constaté la fermeture de la totalité des cinq installations du site de Yongbyon.

En 2008, les États-Unis qui réclament le démantèlement total et définitif des installations nucléaire estiment que les négociations actuelles ne progressent pas assez. Le gouvernement à d’ailleurs procédé à de nouveaux essai de missile en se début d’année. De plus, un briefing des renseignements américains sur un réacteur secret syrien le 24 avril 2008, a annoncé l’implication de la Corée du Nord.


2)      Stratégie
Selon toute vraisemblance, la première vocation du programme nucléaire dans les années 1990 était bien la production d’énergie.
Mais les années 2000 marquent l’ouverture de la Corée du Nord vers l’extérieur, d’une part vers la Corée du Sud et d’autre part, une ouverture économique. La volonté de modernisation technologique ainsi que l’ouverture aux Investissements directs étrangers (IDE) ont probablement poussés le dirigeant nord-coréen à vouloir faire de son pays une puissance militaire. Notamment du fait de la présence de militaires américains en Corée du Sud et au Japon. En effet, l’arme atomique permettrait au pays de peser plus lourd dans la balance lors des négociations en vue d’une réunification de la Corée. De plus, il faut rappeler l’implication des USA dans la guerre de Corée de 1950 à 1953 et donc, la suspicion des dirigeants nord-coréens envers les États-Unis. Il ne faut pas oublier que comme toutes les dictatures décadentes, le dernier régime stalinien de la planète, n’hésite pas à jouer la carte du nationalisme militaire pour faire passer la catastrophe économique.

L’arrivée au pouvoir de l’équipe républicaine de George Bush, en 2001, puis les interventions militaires en Asie, avec des armes de haute technologie, à la suite du 11 septembre, ont certainement renforcé l’idée du programme nucléaire. L’arrêt, de la fourniture de pétrole par les États-Unis dès 2002 donnait le droit à la Corée du Nord de reprendre l’exploitation de Yongbyon puisque l’accord de 1994 avait été rompu par les USA.

Une fois qu’il a été lancé (ou plutôt relancé) le programme nucléaire, Kim Jong-il a compris, après les réactions américaines et notamment le discours sur « l’Axe du Mal » qu’il avait tout intérêt à aller le plus loin possible. Le refus des visites aux inspecteurs de l’AIEA puis le retrait du TNP étaient la suite logique pour que la menace brandie, paraisse crédible.

Les négociations qui commençaient puis s’arrêtaient puis reprenaient n’étaient qu’un jeu pour montrer la détermination du régime aux cinq autres membres et en particulier aux États-Unis. L’escalade dans la crise ne devait s’arrêter pour Pyongyang qu’avec la signature d’un traiter de non-agression des États-Unis qui eux considéraient que la guerre de Corée n’était pas achevée et qu’elle ne s’achèverait qu’avec la réunification.

Ceci a permis à Kim Jong-il de demander toujours plus et en même temps de gagner du temps pour que ces chercheurs perfectionnent les missiles, les fusées Taepodong 1 et 2.
De plus le rapprochement commençant entre l’Europe et l’Amérique, sur les questions de sécurité énergétique, à partir de 2004, assurait à dictateur nord-coréen que la solution pacifique serait privilégiée.

Après l’accord de Pékin, début 2007, et la fourniture de l’aide promise, la tension semblait redescendre mais courant 2007 et surtout début 2008, les États-Unis ont accusé Pyongyang de liens avec la Syrie et cela a fait renaître l’insatisfaction du régime de Kim Jong-il. L’élection d’un conservateur au poste de président de la Corée du Sud n’a pas amélioré les choses, bien au contraire.

La crise ne semble pas résolue entièrement mais malgré les soupçons de lien Pyongyang Damas, la situation reste calme, ce qui n’exclue pas un retour de la crise.
Les relations diplomatiques restent difficiles et malgré les bonnes volontés des partisans de la dénucléarisation, la péninsule reste soumise aux sautes d’humeur du régime de M. Kim qui voit dans ce programme une justification à sa politique et son régime à bout de souffle.

II) Iran

Le programme nucléaire commence sous le régime du Shah en 1950. Mais avec la révolution islamique de 1979, le programme semblait interrompu. En fait, il a repris certainement dans les années 2000 mais c’est accentué avec l’arrivée du conservateur Mahmoud Ahmadinejad à la tête du pays en 2005.

1)      Chronologie
En décembre 2002, des photos satellites sont diffusées par les télévisions américaines. Elles cherchent à attirer l'attention internationale sur deux sites nucléaires à Arak (au sud-ouest de Téhéran) et Natanz (Centre). L'Iran accepte une inspection de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Au début de 2003, l’Iran annonce que le pays produira du combustible nucléaire pour les futures centrales.
En août, l’AIEA découvre de l’uranium enrichi à des taux proches du nucléaire militaire. A la fin de l’année, l’Iran accepte de ne pas produire d’uranium et coopère avec l’AIEA, le gouvernement signe le protocole additionnel du TNP concernant la collaboration avec l’AIEA.

Mais dès la mi-2004, l’AIEA affirme que l’enrichissement n’a pas été arrêté et met en garde l’Iran contre des sanctions. Il y a finalement ouverture de négociation avec l’Europe qui propose une collaboration dans le nucléaire civil. L’Union est représentée par le groupe France, Allemagne et Grande-Bretagne dit E3.

En 2005, quelques jours après l’élection du président Ahmadinejad l’enrichissement reprend.
L’Iran menace de brandir l’arme du pétrole en cas de saisine du Conseil de Sécurité.
En novembre, Moscou propose sont aide et plus particulièrement de fournir le combustible à Téhéran. En décembre l’Iran rejette cette proposition et ne semble pas vouloir revenir à la table des négociations.

En 2006, l’escalade continue. L’Iran remet en route des centres de recherches scellés par l’AIEA. Les européens menacent de saisir l’ONU une fois de plus et la Chine se déclare favorable à la solution russe. Fin janvier les membres permanents du Conseil de Sécurité décident de se charger du dossier.
Le 29 mars l’ONU pose un ultimatum à l’Iran. Le pays doit stopper l’enrichissement dans les trente jours mais sans exprimer ce qu’entraînerait le refus.
Le 11 avril, le président iranien annonce que son pays dispose de la technologie nucléaire.
Le 30 mai, le chef de la diplomatie iranienne se dit prêt à négocier et s’accorde ainsi les grâces de Washington.
Le 31 août, l’AIEA confirme que l’Iran n’a pas tenu ces promesses. En septembre, les négociations entre l’Europe et l’Iran reprennent.
De septembre à décembre les membres permanents du Conseil de Sécurité se disent insatisfait et adopte finalement une résolution (1737), le 23 décembre 2006, qui demande l’arrêt de l’enrichissement et des activités de recherche et menace de sanctions financière ainsi que de mettre en place des actions d’embargo sur les produits lier au nucléaire en vertu de l’article 41 du chapitre VII de la Charte des Nations Unies.

En février 2007, l’AIEA établit un rapport qui affirme que l’Iran n’a pas remplie les conditions de la résolution 1737.
En mars, la résolution 1747 étend l’embargo aux armes et aux relations financière avec l’Etat.
Le 9 avril 2007, le Président Ahmadinejad annonce officiellement que le programme d’enrichissement est entré « dans sa phase industrielle ».
En novembre 2007, l’Iran remet les documents techniques concernant la production d'ogives nucléaires à l’AIEA. Il déclare que les documents comme le matériel lui ont été fourni par le réseau clandestin du scientifique pakistanais Abdul Qadeer Khan. 3.000 centrifugeuses sont mises en service et devraient permettre de fabriquer suffisamment de matière fissile pour avoir une bombe nucléaire en une année.
Le 3 décembre 2007, un National Intelligence Estimate des renseignements américains, estime que l’Iran a cessé de chercher à avoir la bombe en 2003.

En mars 2008, l’AIEA dit disposer de preuves que le programme nucléaire iranien s’est poursuivit après 2003. Néanmoins, l’Iran coopère avec la Russie et les pays européen pour trouver une solution au conflit.

2)      Stratégie
La stratégie nucléaire de l’Iran après 1979 et plus particulièrement celle du président Ahmadinejad n’est qu’une prolongation de la politique étrangère du pays.

En plus de l’aspect populiste et nationaliste tout comme le programme nord-coréen, les raisons politiques sont spécifiques au pays et à sa région.
La raison officielle est bien sûr la production d’électricité en grande quantité, sachant que les réserves de gaz et de pétrole du pays seront bientôt épuisées ceci est logique. De plus, l’Iran possède sur son sol des gisements de minerai d’uranium.
Ces raisons sont totalement justifiables et justifiées puisqu’elles entrent dans le cadre du TNP puisqu’il ne s’agit que de construire des réacteurs nucléaires et de maîtriser le cycle du combustible.

Mais il est fortement probable que l’Iran est ou est eu des programmes de nucléaire militaire. Ce sont les raisons stratégiques de ce programme que nous allons exposés maintenant.

Tout d’abord, il faut se rappeler que l’Iran est une république islamique, c'est-à-dire basée sur la religion musulmane et qu’il s’agit en outre du seul pays officiellement chiite. Les pays musulmans voisins étant sunnites, l’Iran a toujours été tenu à l’écart depuis 1979.
Ainsi, se doter de l’arme nucléaire permettrait à l’Iran d’attirer dans sa sphère d’influence des États sunnites plus petit comme le Liban, la Syrie ou même l'Égypte.
Cette idée est renforcée par les déclarations du président à l’encontre d’Israël. En effet, l’agressivité de Mahmoud Ahmadinejad à l’égard d’Israël est à volonté rassembleuse. Il veut faire de son pays, le fer de lance des pays arabes contre Israël même si l’Iran n’est pas un pays arabe mais perse. Pour combler le fossé idéologique et traditionnel, il compte sur son développement économique et sur sa maîtrise de la technologie nucléaire. Il veut être attracteur et rassembleur.
Dans une certaine mesure cela fonctionne puisque lors de la crise nucléaire, le premier ministre israélien Ehud Olmert a révélé dans une sorte de lapsus volontaire que son pays possédait la bombe atomique. Même s’il ne s’agissait que d’un secret de polichinelle cette déclaration allait dans le sens d’une pression grandissante sur les voisins musulmans.
Cette déclaration va dans le sens de la stratégie iranienne puisque prouvant le danger, Israël pousse dans les bras du protecteur iranien ses voisins.

Mais l’Iran, n’est pas le seul État musulman intéressé par le nucléaire, le Pakistan a démontré son savoir faire par des essais nucléaires en 1998. Même si le programme nucléaire pakistanais était dirigé contre l’Inde et concernait plus l’Asie que le Moyen-Orient, les événements afghans ont rapprochés le Pakistan de cette région instable. Mais le Pakistan de Musharraf puis d'Asif Ali Zaradari s’est allié avec les États-Unis et ne peux donc pas rassembler. C’est cette place que l’Iran essaie de prendre.

Mais cela pose le problème de la prolifération et ce pour deux raisons.
D’une part on retrouve, ici comme en Corée du Nord, la trace d’Abdul Qadeer Khan, le père de la bombe pakistanaise qui aurait fourni également la Libye et est suspecté d’avoir aidé les Taliban, l'Égypte et l’Arabie Saoudite. Il est donc lié à la prolifération de la technologie nucléaire.
D’autre part, l’Iran étant un pays chiite qui essaie de prendre une place importante dans le monde sunnite, cela risquerait de donner des idées aux pays sunnites qui se verraient bien devenir les leaders régionaux. On peut donc facilement imaginer que l’Arabie Saoudite, l'Égypte et la Turquie cherchent à acquérir des armes nucléaires et feraient ainsi du Moyen-Orient la région la plus nucléarisée du Monde en plus d’être la plus instable.

III)                      France et pays arabes

Depuis son entrée en fonction le 16 mai 2007, le président français, Nicolas Sarkozy pratique une politique étrangère qui semble basée sur les relations commerciales. Cette politique considérée par certain comme de la realpolitik l’a amené à proposer l’aide de la France dans le développement du nucléaire civil dans les pays arabes.

Le président a, en effet, vendu des réacteurs nucléaires en Algérie, au Maroc, en Libye, en Tunisie, aux Émirats Arabes Unis et au Qatar. Certains pays arabes comme la Jordanie et l'Égypte seraient également intéressés.

Presque tous les pays arabes qui ont fait leur richesse sur le pétrole savent bien que d’ici 50 ans, il va disparaître. Ils veulent donc utiliser l’énergie nucléaire chez eux pour exporter plus de pétrole. L'Égypte voudrait couvrir, dès 2020, 20 % de ses besoins énergétiques, avec trois centrales. La Jordanie, qui doit importer pratiquement tout le pétrole qu'elle consomme, souhaite inaugurer sa première unité en 2015.

Sachant bien, cela et profitant des liens de la France avec les pays arabes, l'Élysée a décidé de vendre les réacteurs de technologie française dans ces pays.

Ceci profite bien évidement aussi à l’industrie française qui n’arrive pas à vendre l’EPR dans les pays européens. C’est d’ailleurs ce type de réacteur qui devrait être installé d’ici 10 ou 15 ans au Maroc, en Algérie, en Tunisie et à Abu Dhabi. Dans ce but Total, Suez et Areva se sont associés pour construire et exploiter ledit réacteur.

Mis à part l’économie française, il faut voir dans ces ventes une volonté politique à la fois de la France et des pays arabes. Dans le contexte géopolitique du Moyen-Orient et avec la menace du nucléaire iranien, les pays sunnites veulent à leur tour maîtriser le nucléaire. La France met ainsi en place un système de récompense qui en échange de l’abandon de prétentions nucléaires militaires donne accès au nucléaire civil.

Les pays, aujourd’hui exportateurs de pétrole, seront demain nos clients du nucléaire. Mais ne nous y trompons pas, aucun pays sunnites ne laissera l’Iran devenir la seule puissance nucléaire régionale avec Israël et les installations civiles pourraient bien abriter des programmes militaires dans le cas où l’Iran aurait la bombe.

Ainsi, la volonté de Nicolas Sarkozy est louable et bénéfiques pour les deux parties. Mais si l’Iran a ouvert la boite de Pandore, cette politique de prolifération civile ne la fermera pas.

Conclusion

Nous venons de voir trois exemples différents de stratégie nucléaire mais qui sont tous liés entre eux. Ainsi la Corée du Nord et les pays arabes sont liés par le réseau d’Abdul Qadeer Khan. Mais plus important la politique française de nucléaire civil au plus grand nombre s’inscrit en réponse à cette prolifération illégale. Cette politique est néanmoins dangereuse à moyen terme puisque l’énergie nucléaire n’est pas comme toutes les marchandises, elle doit s’accompagner de mesure de sécurité, de protections et même d’une certaine culture du danger que sa puissance représente. Espérons que les dirigeants qui cherchent à maîtriser le pouvoir de l’atome aient réellement conscience de ce qu’ils reçoivent.

Glossaire :
AIEA : L’Agence Internationale de l'Energie Atomique est une organisation qui dépend directement du Conseil de sécurité des Nations Unies. Crée en 1956 et basée à Vienne, en Autriche, elle cherche à promouvoir les usages pacifiques de l'énergie nucléaire et à limiter le développement de ses applications militaires.
Chapitre VII : Le chapitre VII de la Charte des Nations Unies est intitulé action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression. Il détermine les mesures que le Conseil de Sécurité doit prendre en cas de danger pour la paix.
EPR : Le réacteur pressurisé européen (European Pressurized Reactor), est un réacteur nucléaire dit de troisième génération. Il est conçu et développé par EDF, Areva et Siemens.
IDE : Les Investissements Directs à l’Etranger sont les sommes d’argents investies dans un pays vers ou depuis l’étranger.
Realpolitik : Henry Kissinger définit la Realpolitik comme étant « la politique étrangère fondée sur le calcul des forces et l'intérêt national ». Dans le contexte présent, le mot est utilisé pour indiquer un manque de vision politique conduisant à un règlement uniquement à court terme des problèmes, plus particulièrement en privilégiant les intérêts économiques aux valeurs fondamentales.
TNP : Le Traité de Non-Prolifération nucléaire est un traité international conclu en juillet 1968 et signé, aujourd’hui, par 189 pays. Il vise à réduire le risque que l'arme nucléaire se répande à travers le monde, et son application est garantie par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Sources :
-          Catherine Gouëset, « La crise nucléaire en Corée du Nord (1989-2007) », L’Express, 15 février 2007.
-          Jean-Claude Courdy, Corée du nord, troc atomique, réalité de la menace, Geopolitis, 2007.
-          Barthélémy Courmont, Corée du Nord : c’est reparti ?, IRIS, 28 mars 2008.
-          « La crise du nucléaire iranien », Le Monde, 8 août 2005, mis à jour le 29 décembre 2006.
-          « Iran : la crise nucléaire », Le Monde, édition spéciale, 2006.
-          Iran question nucléaire, Ministère des affaires étrangères, mis à jour le 18 septembre 2006, disponible à l’url : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/iran_420/question-nucleaire_4050/index.html
-          Le contentieux sur le programme nucléaire iranien, ministère allemand des affaires étrangères, mis à jour le 11 septembre 2007. http://www.auswaertiges-amt.de/diplo/fr/Aussenpolitik/Themen/Abruestung/IranNukes/Iran.html
-          Iran: nuclear intentions and capabilities, National Intelligence Estimate, Office of the director of National Intelligence, November 2007.
-          GlobalSecurity.org, WMD, Iran, North Korea.
-          Dominique Lagarde, « Le nucléaire français attire le monde arabe », L’Express, 11 décembre 2007.
-          Pascal Pogam, « Nucléaire : Total, Suez et Areva projettent de construire deux réacteurs EPR à Abu Dhabi », Les Echos, 14 janvier 2008.
-          Chems Eddine Chitour, « Le nucléaire au pays Arabes : utopie ou canular ? », Alterinfo, 21 janvier 2008.

Par AD