lundi 24 janvier 2011

Le Cyberespace : Un espace géopolitique

Le terme cyberespace est né dans une nouvelle de William Gibson intitulée Gravé sur chrome (Burning Chrome - 1982).
Le terme est reprit dans le Neuromancien (Neuromancer – 1984) où il en explicite le concept.
Il s’agit d’« une hallucination consensuelle vécue quotidiennement en toute légalité par des dizaines de millions d'opérateurs, dans tous les pays, par des enfants à qui des concepts mathématiques sont ainsi enseignés... Une représentation graphique de données extraites des mémoires de tous les ordinateurs du système humain ».
Devenu un mot à la mode à la fin des années 1980, il a fini par désigné le réseau internet dans son ensemble.

Un espace virtuel …
Internet est à l’origine le rassemblement de tous les réseaux informatiques mondiaux. Ces valeurs sont celles d’un libre échange des informations entre pairs et non structuré. Tous les contenues, tous les utilisateurs sont égaux quelque soit leur nationalité, pays de résidence, croyance politique etc. C’est ce qu’on appelle la neutralité du réseau.
D’ailleurs la gouvernance mondiale de l’internet est confiée au Forum sur la gouvernance de l’internet qui est sous l’égide des Nations Unies.
Le cyberespace est donc a priori un espace libre sans frontière et sans autre idéologie politique que l’accès égalitaire pour tous.

… contraint par la géographie …
Mais la théorie qui fonctionnait tant que le réseau était limité, géographiquement aux USA et à l’Europe, sociologiquement, aux chercheurs et leur étudiants à été mise à mal lors de la démocratisation de l’internet. En effet, la première barrière à laquelle le réseau s’est heurté est la barrière de la langue.
Top 10 des langues sur Internet
 
La montée du nombre d’ordinateurs à contraint à une organisation pyramidale des autorités de désignation des adresses IP (numéro unique pour chaque ordinateur) et des noms de domaines.
Les noms de domaines sont tous gérés officiellement par l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, en français : Société pour l'attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet), société de droit californien et dépendante du département américain du Commerce mais celui-ci délègue à des instances nationales le rôle de gérer leur propre nom de domaine. En France, l’AFNIC (Association française pour le nommage Internet en coopération) est responsable du .fr est lié par une convention à Bercy.

Les adresses IP sont gérées selon une structure pyramidale classique.
L’autorité suprême est l’IANA (Internet Assigned Numbers Authority qui est une composante de l’ICANN) mais celle-ci délègue son pouvoir décisionnaire à cinq registres régionaux (RIR)
  •  RIPE-NCC (Réseaux IP Européens) pour l'Europe et le Moyen-Orient ;
  • ARIN (American Registry for Internet Numbers) pour l'Amérique du Nord ;
  • APNIC (Asia Pacific Network Information Center) pour l'Asie et le Pacifique ;
  • LACNIC (Latin American and Caribbean IP address Regional Registry) pour l'Amérique latine et les îles des Caraïbes ;
  • AfriNIC (African Network Information Center) pour l'Afrique.

Aires des registres internet régionaux
 
Dans le cas de LACNIC et de l’APNIC des registres subrégionaux existent et gère à leur tour une partie des adresses attribuée par les RIR.

Ainsi l’internationalisation du réseau l’a rendu dépendant de la géographie mais également des États.


… d’où des enjeux politiques
La diffusion de l’information et son contrôle sont un enjeu politique pour tous les Etats comme on en a la démonstration avec l’affaire WikiLeaks. En effet, le principe d’internet d’échange d’information entre tous les internautes sans aucune contrainte n’est compatible avec toutes les valeurs nationales de tous les pays du monde. Internet et perçu comme l’instrument qui amène les valeurs occidentales dans tous les foyers équipés. Certains pays, au premier rang desquels la Chine, ont mis en place de censure de l’information.
Ennemis d'internet et pays sous surveillance selon RSF
 
Le cinquième territoire
La nouvelle doctrine défense des Etats-Unis considère le cyberespace comme le cinquième territoire, après la terre, la mer, les airs et l’espace.
En effet, on a vu depuis le début des années 2000 que l’internet peut être un territoire de guerre entre Etats ou entre groupes.
La première preuve est venue le 11 septembre 2001, lorsque les services de renseignements se sont aperçus qu’Al Qaida avait utilisé les services proposé gratuitement sur internet pour organiser et planifié les attentats de New York et Washington.
La deuxième preuve est double. Il s’agit des cyber-attaques contre l’Estonie en 2007 et lors du conflit entre la Russie et la Géorgie en 2008. Ces attaques attribuées à des hackers nationalistes russes ont mis les USA face à une nouvelle faiblesse celle de leur système informationnel.

De nouveaux enjeux
Pour finir rappelons qu’en 2008, on estimait le nombre d’internautes à 1,4 milliard soit 22% de la population et que ce nombre double chaque année. La croissance devrait se poursuivre notamment grâce à la Russie, au Brésil, à la Chine et l’Inde pays dont la forte population est encore peu connectée.
Internautes par pays
Nombres d'internautes pour 1000 habitants
 

Il ne fait aucun doute que la modification de l’équilibre démographique des internautes va modifier l’équilibre politique dans la gouvernance de l’internet.

Enfin n’oublions pas le rôle des entreprises privées. Facebook avec plus de 500 millions d’adhérants (ce qui en ferait le troisième pays au monde en terme de population) n’est pas encore accessible en Chine.



Sources :
Wikipédia, en particulier pour les cartes 
Le Dessous des Cartes « Cyberespace ». Réalisateur: Didier Ozil. Auteur: Frank Tétart. Production ARTE. (Avril 2009)
Frédérick Douzet – « Géopolitique du cyberespace » - 50 fiches pour comprendre la géopolitique – Editions Bréal – août 2010
AD – « Operation Payback, la première cyber-émeute » - GlobalAnalysis France – 20 décembre 2010 http://globalanalysisfrance.blogspot.com/2010/12/la-cyber-emeute-operation-payback.html
AD – « Briefing sur le cyber-terrorisme » - GlobalAnalysis France – 1 juillet 2008 http://globalanalysisfrance.blogspot.com/2008/07/briefing-sur-le-cyber-terrorisme.html

Par AD

mardi 18 janvier 2011

L’Union pour la Méditerranée, entre espoir et désaveu

Membre de l'UE et de l'UpM en bleu, membre de l'UpM hors UE en marron, pays observateur hachuré

Le 2ème sommet de l’Union pour la Méditerranée (UpM), prévue initialement en juin 2010, puis le 21 novembre 2010 dans la capitale catalane, Barcelone, a été une nouvelle fois annulé faute d’un consensus entre les participants sur les thèmes à traiter.

Ce projet avait pourtant été lancé en grande pompe lors d’un premier sommet qui s’était déroulé à Paris le 13 juin 2008 à l’initiative de la France et de l'Égypte, réunissant les 43 États concernés, c'est-à-dire les 27 États de l’Union européenne ainsi que 16 États ayant pour frontière maritime la mer Méditerranée.

A l’origine, l’Union pour la Méditerranée est un projet porté le candidat français Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007 et dont l’idée venait de son conseiller spécial Henri Guaino. Dans l’esprit des deux hommes, l’Union pour la Méditerranée se voulait le pendant de l’Union européenne au Sud de l’Europe. Cependant, cette idée a dès le départ essuyé des critiques de la part des pays du Nord de l’Union européenne qui craignaient d’être écartés des relations privilégiées qui se seraient établies entre les pays européen de la rive Nord de la Méditerranée et les pays tiers de la rive Sud de la Méditerranée. L’Allemagne, en particulier, s’est opposé fermement à la création de cet espace de coopération tel que prévu originellement par la France, n’y voyant là qu’une tentative française de concurrencer les échanges commerciaux privilégiés qu’elle entretient elle-même avec les pays de l’Est. Le projet fut donc modifié et intégré aux politiques de l’Union européenne en tant que prolongement du Processus de Barcelone.

Pour rappel, le Processus de Barcelone ou Partenariat Euromed, est une initiative de l’Union européenne et de dix autres États riverains de la mer Méditerranée (l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, la Syrie, la Turquie et l’Autorité Palestinienne) datant de 1995. Ce processus visait un dialogue et une coopération entre l’Union européenne et les pays de la rive Sud de la Méditerranée.

Dès sa naissance, l’Union pour la Méditerranée ne parvenait donc pas à lancer les bases d’une véritable zone de libre-échange, puisqu’elle ne devenait qu’un instrument de plus de la politique de voisinage de l’Union européenne. Pire, au sommet de Paris, les questions de droit de l’Homme furent laissées de côté, pour se concentrer sur des projets consensuels à vocation économique et écologique telle que la dépollution de la mer Méditerranée.

Pourtant, les ambitions de départ étaient louables. La France comme l’Union européenne visent en effet des objectifs très vastes tant sur le plan économique que politique. En soutenant des réformes démocratiques sur la rive Sud de la Méditerranée, l’Europe souhaitent par exemple encourager le processus de paix au Moyen-Orient. Sur le plan économique, encourager les échanges commerciaux permettraient à l’Europe de réguler l’immigration clandestine. Il faut rappeler qu’à 14 kilomètres de distance via le détroit de Gibraltar, deux pays voisins, l’Espagne et le Maroc, ont des écarts de richesse qui varient de 1 à 10, ce qui expliquent des phénomènes migratoires Sud/Nord très importants. Par ailleurs, tant les pays du Nord que les pays du Sud auraient tout à gagner à encourager les échanges commerciaux lorsqu’on sait que la Méditerranée s’étend sur 2,5 millions de km² et que par le canal de Suez transite 30% du commerce mondial et 20% du trafic pétrolier.

Il y a lieu alors de se demander pourquoi l’UpM semble avoir disparu des écrans radar, pourquoi l’on est aujourd’hui incapable d’organiser son 2ème sommet… Plus qu’au flou du projet de départ, et à ses ambitions revues à la baisse, l’UpM est en réalité freinée par de nombreux obstacles parmi lesquels le conflit israélo-arabe. En particulier, l’intervention d’Israël à Gaza en décembre 2008 et janvier 2009 a fortement tendu les relations entre les membres de l’UpM, qui pour une très grande majorité des pays de la rive Sud sont des pays arabes. Pour preuve de l’importance de ce conflit dans l’avancement de l’UpM, c’est Barcelone qui fut retenue par défaut comme siège de l’organisation parce qu’aucun pays arabe ne souhaitait recevoir d’ambassadeur israélien sur son territoire, ce qui aurait signifié la reconnaissance implicite de l’Etat d’Israël. Et l’on pourrait multiplier ainsi les exemples…

Par ailleurs, la région est soumise à un certain nombre de conflits qui ne favorisent pas le consensus, consensus nécessaire dans une telle organisation. Ces conflits sont aussi bien des tensions Nord/Sud qui n’ont pas été résolues depuis la décolonisation telles que les relations entre l’Algérie et la France, ou le Maroc et l’Espagne. Ce sont aussi des tensions Sud/Sud : la question du Sahara occidental fait par exemple encore aujourd’hui l’objet d’une divergence de vue entre le Maroc et l’Algérie, de même que la question Chypriote et la réunification de l’île ne sont toujours pas réglés du fait d’un désaccord entre la population grecque orthodoxe et la population turque musulmane.

Pourtant, l’histoire a montré qu’un espace de coopération était possible en mer Méditerranée. Les Grecs n’avaient-ils pas réussi une certaine unification culturelle en colonisant déjà à l’époque les deux rives ? L’empire romain en avait même fait un espace unifié allant jusqu’à nommer la mer Méditerranée « Mare Nostrum ». Enfin, à la fin de l’empire romain, on observait même une unité religieuse : Saint-Augustin n’était-il pas un Nord-Africain ?

A défaut de véritables accords politiques et économiques, il faut tout de même souligner des progrès dans les relations entre les pays du Nord et du Sud de la Méditerranée. L’Union européenne progresse en effet dans ses relations bilatérales avec un certain nombre de pays : le Maroc a ainsi acquis un statut de partenaire particulier, la Turquie a entamé de longues négociations pour entrer dans l’Union européenne. Par ailleurs, l’UpM a permis de lancer malgré tout un certain nombre de projets structurels qui permettent de développer les pays de la rive Sud. Par son biais, l’UE assure un transfert de technologies aux pays du Sud et développe par la même occasion sa R et D en mettant en œuvre des projets liés au développement durable tels que l’énergie solaire.

Tout en étant inquiet au regard de la situation actuelle, nous pouvons malgré tout dire que l’UpM reste un projet d’avenir à fort potentiel. Il faudra, pour véritablement le mettre sur orbite, relancer le dialogue Nord/Sud en clarifiant notamment la question des frontière de l’Union européenne, et surtout régler les conflits Sud/Sud qui sont latents dans la région.

Sources :
Wikipédia, l’encyclopédie libre
Cours « Le Monde arabe » à Sciences po
Cours « Questions internationales » à Sciences po
SEAE UpM : http://www.eeas.europa.eu/euromed/index_fr.html
Déclaration de Barcelone : http://europa.eu/legislation_summaries/external_relations/relations_with_third_countries/mediterranean_partner_countries/r15001_fr.htm
Dossier spécial UpM Le Figaro : http://recherche.lefigaro.fr/recherche/recherche.php?ecrivez=union+pour+la+mediterran%E9e&go=RECHERCHER&charset=iso&page=articles

Par JS

mercredi 12 janvier 2011

Le Grand Nord, nouvel espace géopolitique

L’Arctique, dépourvu de terre contrairement à l’Antarctique, n’est qu’un océan en grande partie glacé d’environ 14 millions de km². Avec le réchauffement climatique, l’océan révèle ses atouts économiques.
La fixation des frontières maritime qui n’avait jusqu’ici que peu d’intérêt devient un enjeu géopolitique.

La région arctique et le changement climatique
La surface de l’océan arctique recouverte de glace varie avec les saisons mais en 2007, les scientifiques ont constatés que jamais la superficie de la banquise n’avait été aussi faible. Les études qui ont suivies ont révélées que la diminution de la surface glacée était de 15% en vingt ans. De plus dans l’hypothèse où le réchauffement climatique resterait inchangé, la banquise disparaitra totalement en 2020.

Historique des superficies de la banquise


Au-delà du désastre écologique mondial, cela rendrait la zone du pôle Nord plus accessible à la navigation maritime et à l’exploitation des ressources du sous-sol.

En effet, l’Arctique renfermerait 30% des ressources mondiales de gaz (soit 7.260 milliards de mètres cube) et 13% des ressources en pétrole (90 milliards de barils).
De telles réserves proche des pays grands consommateurs (USA, Canada, Russie, Chine, Europe) et n’appartenant à aucun pays membre de l’OPEP font de cette région l’une des plus importante stratégiquement pour les grandes puissances de l’hémisphère nord.

En plus de ces ressources en hydrocarbure, des mines de diamants, argent, zinc, plomb, nickel et d’uranium sont exploités par le Canada et la Russie. La fonte des glaces va non seulement faciliter leur accessibilité mais également leur transport pour l’exportation.

Litiges frontaliers et nouvelle géostratégie
La fonte des glaces conjuguée à l’exploitation minière pourrait faire de la région Arctique l’une des plus fréquentée par les navires de commerce.
La route du Nord-Est qui longe les côtes sibérienne est déjà ouverte toute l’année par l’action des brise-glaces russes. Mais c’est la route du Nord-Ouest au nord du Canada qui attise toute les convoitises. Dans cette région, le Canada s’oppose à son voisin américain. En effet, les canadiens considèrent que le passage du Nord-Ouest comme partie intégrante de ses eaux territoriales. Les Américains eux, plaident pour une interprétation plus littérale de l’article 37 de la Convention sur le droit de la mer, ce qui en ferait un passage dans les eaux internationales.

Tracés alternatifs du passage du Nord-Ouest selon le statut des eaux entre les iles canadiennes

Mais Ottawa craint que le statut international ne fasse de cette voie maritime l’une des plus empruntée du monde ce qui mettrait en péril l’équilibre écologique des iles voisines et de la zone économique exclusive (ZEE) canadienne. Le gouvernement canadien à annoncer en 2007, la création d’une base maritime militaire à Resolute Bay à l’entrée du passage. De plus, le port de Nanisivik va être adapté pour accueillir des navires en eaux profondes.

Le deuxième litige porte sur la délimitation des frontières entre les États riverains du pôle Nord. En accord avec le traité de Montego Bay en 1982, ces États se sont entendus sur la délimitation des ZEE. Mais la fonte des glaces et l’accessibilité des ressources géologiques avivent les tensions jusque là éteintes. A partir de 2000, certains États veulent faire jouer une clause particulière du droit de la mer qui permet de prolonger la ZEE à 350 milles (au lieu de 200) à condition que le plateau continental dépasse de la ZEE. Dans cette espace, prolongé, l’Etat ne contrôle que le sol et le sous-sol mais pas les ressources marines. Ce qui ne pose pas de problèmes puisque l’enjeu ici est sous-terrain.



C’est dans cette optique qu’il faut voir les récentes études géologiques entreprise par les différents pays riverains sur la dorsale de Lomonosov. Les Russes considèrent qu’elle appartient au continent asiatique et des scientifiques de ce pays ont donc plantés un drapeau près du pôle Nord avec l’aide d’un sous-marin en 2007.
Les canadiens déclarent que la dorsale est sur la plaque tectonique nord-américaine et donc sur le plateau continental canadien, mais Copenhague considère qu’elle est plus proche du Groenland que des iles de l’Arctique canadien.
En avril 2010, la Russie et la Norvège ont réglé leur contentieux sur la mer de Barents ce qui leur à permis de commencer l’exploitation du pétrole dans la région.


En 1996, la déclaration d’Ottawa créé le Conseil Arctique qui rassemble le Canada, le Danemark, les États-Unis, la Finlande, l’Islande, la Norvège, la Suède et la Russie ainsi que de nombreux observateurs dont les pays de l’Union Européenne et la Chine.

Conseil Arctique (pays membres en bleu foncé et pays observateurs en bleu lavande)


La région devient stratégique pour tous les pays de l’hémisphère nord. La Chine, la France et l’Union Européenne oriente leur diplomatie vers le Grand Nord.
La Chine affirme que c’est l’ouverture de nouvelles routes commerciales qui la préoccupe mais l’accès à de nouvelles réserves de pétrole plus proche que le Moyen-Orient ou l’Amérique Latine n’est certainement pas étranger à cet attrait.
La France qui, même si elle n’est pas concernée directement l’est par le biais d’alliances, l’OTAN et l’Union Européenne, a nommé en 2009 ambassadeur de France chargé des négociations internationales relatives aux pôles Arctique et Antarctique. Puissance nucléaire exploitant des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, le pays s’intéresse également aux revendications territoriales dans l’océan Arctique. En effet, le plus simple pour un missile qui doit atteindre la Russie ou la Chine est de le lancé depuis le pôle Nord.


Région ignorée totalement par la géopolitique avant la fin des années 1990, le Grand Nord devient un terrain d’affrontement des puissances mondiales au même titre que le Moyen-Orient. Conséquence du réchauffement climatique ce conflit de faible intensité réuni les puissances mondiales, USA, Chine, Russie et Union Européenne et son évolution dépend non seulement des données scientifiques mais également de leur interprétations politiques.

Sources :
Wikipédia (en particulier pour les cartes)
Franck Tétard – « Les frontières de l’Arctique » – 50 fiches pour comprendre la géopolitique – Editions Bréal – août 2010
Jean-Marie Collin – « Arctique la France prend position » – Diploweb.com – Septembre 2010 http://www.diploweb.com/Arctique-la-France-prend-position.html

Par AD

jeudi 6 janvier 2011

Le changement climatique, un enjeu géopolitique ?

L’écologie politique est apparue à la fin des années 1960 lors de la prise de consciences du caractère inépuisable des ressources naturelles.
En 1972, la première conférence de l’ONU sur l’environnement se tient à Stockholm, alors que les Etats s’organisent pour prendre en compte l’écologie dans leurs décisions.

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC, en anglais Intergovernmental Panel on Climate Change, IPCC) est créé en novembre 1988, à la demande du G7, par deux organismes rattachés à l’ONU : l’organisation météorologique mondiale (OMM) et le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Il publie sont premier rapport en 1990. Le deuxième rapport en 1995 sert de base aux négociations de Kyoto.

Le protocole de Kyoto signé en 1997 était le premier à imposer des objectifs chiffrés de réduction d’émission de gaz à effet de serres aux pays ayant ratifié le traité. Mais pour obtenir de tels résultats au niveau national, il faut des engagements locaux et régionaux.
Et c’est là qu’apparaissent les difficultés. Si on prend l’exemple de la France, la politique gouvernementale doit, non seulement, être en accord avec les décisions européennes et internationales mais également pouvoir s’appliquer au niveau régional puis local. Le problème français est celui de la redondance des compétences au sein de collectivités territoriales. Une décision concernant les transports, le logement ou l’industrie doit se prendre au niveau régional, départemental puis local.

Pourtant la politique de réduction des gaz à effet de serre national ou même local a des répercutions mondiales. Le réchauffement planétaire va rendre certaine zone désertiques et d’autres habitables. La montée du niveau des océans va probablement recouvrir des terres habitées ce qui entrainera des guerres et des migrations. Le concept de « guerre verte » fait son apparition pour désigner des guerres pour le contrôle de l’eau potable ou des terres arables.
La fonte des glaces et en particulier aux pôles induit un nouvel intérêt pour ses régions longtemps considérées comme inutiles. Le grand nord, en particulier devient un enjeu géopolitique au même titre que le Moyen-Orient.

Alors qu’un consensus mondial peine à être trouvé, il faudrait pourtant qu’au niveau locale les populations s’investissent et change leur comportement avant qu’il ne soit trop tard pour la planète et ses habitants.

Sources :
Capitaine de frégate Jérôme Origny – « Les migrations climatiques générées par la hausse inégale du niveau de la mer. Perspectives géopolitiques. » - Diploweb - janvier 2007 http://www.diploweb.com/forum/climat07011.htm
Laurence TUBIANA, Benoit LEFÈVRE, François GEMENNE – « Des enjeux politiques et géopolitiques complexes » - Constructif - juillet 2009 http://www.constructif.fr/Article_43_80_579/Des_enjeux_politiques_et_geopolitiques_complexes.html
Christelle Chichignoud – « Le réchauffement climatique » - 50 fiches pour comprendre la géopolitique – Editions Bréal – août 2010

Par AD