L'Afrique du Sud compte plus de 50 millions d’habitants et a une superficie de 1.200.000 km². Sa population est très divers puisque le recensement de 2010 donne la répartition suivante : 79,4 % de Noirs, 9,2 % de Blancs, 8,8 % de Métis et 2,6 % d'Asiatiques.
L’Afrique du Sud entretient le premier contingent du continent, est une puissance nucléaire et son économie représente 60% du chiffre d’affaire du continent. Cette puissance émergente aspire à une place de membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Éléments de puissance
Aucun État africain de ne peut rivaliser avec la puissance de Pretoria. Le sous-sol Sud-africain est riche d’or, de diamants, de charbon mais également d’uranium et d’autres minerais stratégiques. Pour contrer le blocus de l’ONU mis en place en après la condamnation du régime d’apartheid, le pays s’est doté d’un complexe militaro-industriel très puissant. Dans les années 1970, l’Afrique du Sud aurait entrepris une campagne de développement du nucléaire militaire et aurait procéder à un essai nucléaire sous-marin. Depuis la chute du régime d’apartheid, ce programme semble avoir été abandonné au profit du nucléaire civil.
Comme nous l’avons vu, le pays est la première puissance économique du continent africain, du fait de son infrastructure extrêmement développé, chemins de fer, autoroutes desservants les ports et les principales villes du pays. De plus, l’industrie agro-alimentaire, l’industrie minière sont contrôlées par des grands groupes anglo-saxons et dominent le continent.
Les grandes villes industrielles comme Johannesburg et Pretoria sont américanisées mais présentent encore des signes de la ségrégation raciale. Les universités sud-africaines ont acquis une réputation digne de celles des pays anglo-saxons et attirent de nombreux jeunes chercheurs en particulier les élites indiennes et africaines.
Les limites de la puissance sud-africaine
Mais cette puissance économique et militaire est limitée par les inégalités criantes qui subsistent vingt ans après la fin du régime d’apartheid. Depuis qu’il détient le pouvoir l’ANC, s’est engagé dans une réduction de ces inégalités après avoir mis en place la politique de réconciliation nationale (Promotion of National Unity and Reconciliation Act sous Mandela et dont les commissions ont été présidées par Desmond Tutu).
Mais le pays connait encore un taux de chômage moyen de 40% qui touche les jeunes citadins peu éduqués et donc majoritairement noirs. L’épidémie de SIDA (18% de la population serait infectée) niée par le président Mbeki et minimisée par Jacob Zuma décime les plus pauvres et donc, encore une fois, majoritairement les noirs.
L’industrie est au mains de groupes européens qui font affaires avec les Afrikaners et ne redistribue que peu les richesses produites.
Dernier point, la décentralisation qui devait permettre une meilleure répartition des rôles politiques ouvre la porte aux revendications locales et aux chamailleries entre les différents mouvement au sein de l’ANC mais donne également un pouvoir accru aux milices Afrikaners.
Malgré les progrès fait en faveur de la démocratie, la puissance économique et militaire, le prestige de Mandela et sa place de champion africain, l’Afrique du Sud n’a pas encore sa place au niveau international. La faiblesse engendrée par les disparités nationales font que le régime est peu crédible comme acteur international.
Mais ce n’est qu’une question de temps avant que ce pays prenne la place qui lui revient.
Sources :
Wikipédia (en particulier pour les cartes)
Alain Gascon – « L'Afrique du Sud » – 50 fiches pour comprendre la géopolitique – Éditions Bréal – août 2010
Par AD
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