vendredi 8 juillet 2011

Le premier porte-avions chinois : un nouveau signe de puissance

varyag-china

Le 7 juin 2011, Chen Bingde, le chef d’état-major général de l’Armée populaire de libération, annonce que la Chine est sur le point de terminer la construction de son premier porte-avions sur la base du porte-avions ukrainien Varyag.
Ce navire terminé à 70% lors de la chute de l’URSS n’a jamais été achevé. Il a été racheté en 2000 par une société de Hong Kong qui disait vouloir en faire un casino flottant basé au large de Macao. Mais à l’hiver 2002, il rejoint les chantiers navals de la région de Dalian en Chine continentale. Après avoir été remis à niveau par la marine chinoise, le porte-avions renommé Shi Lang devrait commencer les essais en mer début juillet 2011

Les USA ne voient pas ce porte-avions comme une menace immédiate.  En effet, le Shi Lang n’est pas équipé de catapultes comme ses équivalents français, américains et anglais mais d’un tremplin. Hors la technologie des catapultes (que seuls les Américains maitrisent) permet de déployer des avions plus lourds que ceux qui utilisent un tremplin. Les appareils d’attaques au sol (F-18 ou Rafale) ne peuvent pas décoller sans catapulte et les Chinois ne pourront utiliser leurs avions que comme un outil de supériorité aérienne et non pas comme les Américains ou les Français comme d’un outil de projection.  De plus, le fait de n’avoir qu’un seul porte-avions est problématique comme on le voit en France avec le Charles de Gaulle, puisque celui-ci ne peut être opérationnel que quelques mois par an. Il semble bien que ce porte-avions soit un outil de puissance régionale et non pas de puissance globale.
Et ce sont donc les États voisins de la Chine qui s’inquiètent. Le premier concerné est Taïwan qui y voit le fer de lance de la reconquête de la province dissidente. Le Japon dont les contentieux maritimes avec la Chine sont nombreux craint que le Shi Lang ne soit positionné à proximité des eaux japonaises revendiquées par la Chine dans un but de provocation. L’Inde reconnait que le navire chinois sera plus perfectionné que les leurs et craint que son voisin géant ne le pousse à une course à l’armement.
Dans la région Asie-Pacifique, particulièrement dans la mer de Chine méridionale, les implications stratégiques du porte-avions chinois pourraient être significatives. La couverture aérienne assurée par le Shi Lang pourrait empêcher le Vietnam ou les Philippines de se défendre efficacement face à une éventuelle attaque chinoise.
En Asie du Sud-Est et sur la route vers le golfe Persique, le porte-avions permettra de renforcer la stratégie dite du “collier de perles” en faisant escale dans les ports alliés démontrant ainsi la puissance navale chinoise.

Bien entendu, le Shi Lang n’est qu’un bâtiment test. Il va servir à former une nouvelle génération d’officier de marine et de pilote de l’aéronavale à une nouvelle forme de combat.

Ses implications stratégiques seront limitées mais il marque le début d’une nouvelle ère. Celle où la Chine peut projeter sa puissance militaire dans le monde entier et tient à le faire savoir. L’empire du Milieu se positionne comme la nouvelle superpuissance dont les États-Unis doivent se méfier.

Sources :
- Wikipédia, l’encyclopédie libre
- Abraham M. Denmark,  Andrew S. Erickson,  Gabriel Collins – "Faut-il avoir peur du nouveau porte-avions chinois?" – Slate – 5 juillet 2011 http://www.slate.fr/story/40609/nouveau-porte-avions-chinois
- Zone Militaire – "Le premier porte-avions chinois se prépare à prendre la mer" – OPEX36028 avril 2011 http://www.opex360.com/2011/04/28/le-premier-porte-avions-chinois-se-prepare-a-prendre-la-mer/

Par AD

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