Avec les menaces biologique et nucléaire ou radiologique, la menace chimique est une des trois formes d’armes de destructions massive susceptibles d’être utilisée par des groupes terroristes.
I) Définition :
Le terrorisme chimique est l’utilisation d’arme chimique par des groupes terroristes dans le but de tuer, blesser, perturber la population d’un pays à dessein de revendication politique.
Une arme chimique est une arme utilisant un (ou plusieurs) produit(s) chimique(s), toxiques pour l'humain (et souvent pour tout ou partie des animaux, voire pour les plantes). La recherche et l'emploi d'armes chimiques s'inspirent de ceux d'armes biologiques, dont l'usage est très ancien.
Une arme chimique peut être bon marché, facile à produire et à transporter. Il suffit d’avoir un chimiste et de se fournir en matières premières qui sont parfois disponibles dans le commerce.
II) Usages récents :
Le premier usage d’agents chimiques par des terroristes qui ait réussi est celui de la secte Aum. Le 20 mars 1995, la secte apocalyptique Aum Shinrikyo, basée au Japon, qui pensait qu’il était nécessaire de détruire la planète libère, du gaz sarin dans le système de ventilation du métro de Tokyo. Cet attentat tua douze personnes et blessa plus de 5.000 autres.
Le groupe avait tenté une dizaine de fois auparavant et n’avait réussi qu’une fois en relâchant du gaz à l’extérieure d’un immeuble en juin 1994 sans faire de victime autres que les membres de la secte.
En 2001, après les attentats du 11 septembre à New York, Al Qaïda a annoncé chercher à se fournir des armes chimiques, biologiques ou radiologiques.
La menace était rendue crédible par le nombre important de vidéos obtenues par CNN en août 2002 montrant la mort de trois chiens tués, semble-t-il par un agent neurologique.
Lors de la prise d’otage entre, le 25 et le 26 octobre 2002, par des terroristes tchétchènes du théâtre de Moscou, au cours de laquelle près de 700 personnes ont été retenues par 50 terroristes, les forces spéciales russes ont utilisé un agent chimique (probablement le KOLOKOL-1) en prévision de l’assaut qu’elles allaient donner le 26. Le bilan de la prise d’otage et de l’assaut de libération est de 123 otages morts des suites de l'inhalation du gaz ainsi que la mort de tous les terroristes. Près d'un mois plus tard, 27 ex-otages étaient toujours hospitalisés dont 4 dans « un état grave ».
Depuis le début de l’année 2007, de nombreuses attaques à la bombe ayant eu lieu en Irak l’ont été avec la présence suspectée de chlore. Ces attaques ont tué ou rendu malades plus de 350 personnes. Les attaques ont été réalisées par des membres supposés liés à Al Qaïda en Irak et on prises diverse forme, la plus impressionnante ayant été réalisée avec un camion remplie de chlore à l’état gazeux.
III) Usages envisageables, menaces :
Les armes chimiques comme les biologiques sont plus efficaces en milieux clos et fortement peuplés. On peut donc imaginer, l’utilisation de produit sous la forme d’aérosol dans le métro, dans les aéroports, les gares, les centres commerciaux. On peut également envisager la contamination d’aliments, de réserves d’eau, etc.
On peut envisager également des menaces environnementales. Un groupe terroriste répand un produit chimique dans des champs, ou à proximité de sources d’eau pour priver un pays de ses récoltes, de son bétail ou de son eau potable.
On peut également mentionner des projets d’armes chimiques altérants le comportement humain. Le plus étrange étant le projet présumé, de l’armée Américaine, de bombe chimique qui pousserait les gens à avoir des comportements homosexuels.
De nombreux agents chimiques existent avec des effets secondaires différents selon les dosages et qui plus est les possibilités qu’offre la chimie moderne étant presque infinie, on ne peut pas lister toutes les menaces possibles.
Mais on peut ajouter, qu’il s’agit de la menace la plus sérieuse en terme de terrorisme par rapport aux autres types d’armes de destruction massives.
IV) Moyen de protection :
Pour se protéger des agents chimiques, il n'existe que trois types de parades :
· La combinaison étanche de protection comprenant un masque à gaz adapté aux risques NBC (Nucléaire, Biologique, Chimique), c’est-à-dire conçue pour empêcher l'inhalation ou le contact avec les agents de l'un ou de l'autre type (hormis le rayonnement radioactif). Il faut porter l'équipement de protection préventivement. Or plusieurs types de gaz de combats n'ont ni goût ni odeur, ou n'induisent des symptômes évidents qu'après un certain temps.
· Ingérer ou injecter un antidote (s'il en existe un) dans les minutes qui suivent l'exposition.
· Décontaminer le corps, les objets et lieux avec des produits adaptés (ce qui demande de connaitre l'agent en question).
Dans le cadre du plan piratox, le gouvernement français s’informe sur les agents susceptibles d’être utilisés, stocke les antidotes, surveille les apparitions de symptômes et coordonne la gestion de la crise avec les hôpitaux.
Dans le cadre de la prévention de l’utilisation des armes par les terroristes, il faut bloquer leur accès aux savoir-faire, aux précurseurs et aux installations dont ils auraient besoin. Ceci, n’est pas possible puisque les connaissances nécessaires sont enseignées dans les Universités, que les produits sont souvent accessibles et qu’il suffit de peu de matériel pour construire à laboratoire rudimentaire.
Au point de vu de la législation internationales ce type d'armes fait l'objet d'une Convention sur l'interdiction des armes chimiques entré en vigueur en 1997, par laquelle les pays signataires s'interdisent leur utilisation et promeuvent leur destruction.
En 2006, seuls les pays suivants n'ont pas adhéré à cette convention : l’Angola,
Glossaire :
Agent neurologique : C’est un produit chimique qui s’attaque au système nerveux central, il provoque des convulsions des paralysies puis l’arrêt du système cardio-vasculaire.
Armes de destruction massive : Ce sont des armes conçues pour tuer une grande quantité de personnes, en visant aussi bien les civils que les militaires.
Chlore : le chlore est un élément chimique que l’on trouve en grande quantité dans la nature. Son dérivé le plus connu est le sel de table (ou chlorure de sodium).Dans son état gazeux, sous forme de dichlore, il irrite les membranes des muqueuses et dans son état liquide, il brûle la peau
Plan piratox : C’est un volet spécialisé du plan gouvernemental Vigipirate comprenant une partie prévention et vigilance face à une menace terroriste de nature chimique
Sources :
-Plan piratox, AFSSAPS.
-Wikipédia, l’encyclopédie libre.
Par AD pour GlobalAnalysis France
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