mercredi 10 mars 2010

La politique israélo-palestinienne d'Obama

Barack Obama dès le début de son mandat à voulu montrer qu’il s’impliquait dans la résolution du conflit israélo-arabe. En effet, le 22 janvier 2009 lui, et la Secrétaire d’Etat Hilary Clinton, nommait George J. Mitchell envoyé spécial pour le Moyen-Orient. Mitchell est à la fois un spécialiste des négociations de Paix (il a participé à la résolution du conflit irlandais et à été nommé pour le prix Nobel à cette occasion) et un spécialiste du conflit israélo-palestinien (il a été missionné par le Bill Clinton pour établir un rapport sur le conflit et surtout sur les moyens de le résoudre).
Cette nomination a été particulièrement bien perçue aux USA ainsi que dans la région du Moyen-Orient où il semblait que cela permettait une nouvelle donne après la présidence Bush et la conférence d’Annapolis (qui a vu néanmoins l’officialisation d’une solution à deux Etats).
De part ces origines musulmanes, le candidat Obama a eu tout de suite la sympathie de la rue arabe. C’est pour cela qu’au cours de sa campagne, il a insisté sur son soutient inconditionnel à l’Etat d’Israël. Le fait est que sa rivale démocrate, Hilary Clinton, était la candidate préférée des juifs américains et de la puissante AIPAC.
Mais Barack Obama a réussi à s’imposer lors des primaires et il a donc tout fait pour remporter face à John McCain et a nommer Hilary Clinton Secrétaire d’Etat.
Lors de l’opération Plomb Durci de l’armée israélienne contre le Hamas à Gaza, le président-élu es t resté étonnamment silencieux puisqu’il n’a fait aucune déclaration à ce sujet. Ceci lui a été fortement reproché par les démocrates comme les républicains.
En mars 2009, préparant la visite de Mme Clinton, Obama déclare que la paix ne sera possible que lorsque les israélien retireront les colonies en Cisjordanie, colonies que les Etats-Unis reconnaissent comme illégales. La Secrétaire d’Etat, en voyage à Jérusalem demande, elle, le gel des colonies et rappelle qu’elles sont un obstacle au processus de Paix et contraire à la feuille de route.
Lors de cette visite Mme Clinton a également abordé la solution à deux Etats qui a été accepté par la ministre des Affaires Etrangères Tzipi Livni, qui allait perdre les élections et passé dans l’opposition, mais n’a pas été accepté par le nouveau premier ministre Benjamin Netanyahu. Celui-ci rappelait que la condition pour le gel des colonies était que l’Autorité Palestinienne fasse cesser le terrorisme. Néanmoins avec la prise de Gaza par le Hamas en 2006, cet objectif n’est pas à la portée de Mahmoud Abbas pour l’instant.
Le 4 juin 2009, lors de son discours du Caire, où le Président américain s’adressait aux Musulmans, il déclara que les Etats-Unis n’acceptaient pas la légitimité des colonies israéliennes. Il a demandé l’arrêt des colonies qu’il considère comme un obstacle au processus de Paix. Il a également rappelé que l’antisémitisme et la négation de l’Holocauste était des comportements dangereux. En particulier sur la Shoah, il a rappelé que 6 millions de Juifs avaient été tué, soit l’équivalent de la population juive d’Israël à l’heure actuelle.
Depuis, l’administration Obama n’a eu de cesse de demander le gel des colonisations en Cisjordanie. Il n’a toujours pas eu gain de cause mais le gouvernement israélien dans le cadre de la mission Mitchell à proposer un gel temporaire des colonisations pour 10 mois. Ces conditions n’ont pas été jugée suffisantes par M. Abbas qui demande un gel total avant toute négociation. Au 22 janvier 2010, Barack Obama a reconnu l’échec des négociations et de la mission Mitchell.
L’avenir est donc incertain. La fin probable de la mission Mitchell n’est pas de bonne augure, néanmoins 2010 devrait voir des élections législatives et présidentielle en Palestine ce qui permettra certainement une nouvelle donne et de nouveaux interlocuteurs.
Du côté israélien, le gouvernement conservateur propose un gel temporaire de la colonisation. Ce n’est suffisant ni pour l’autorité palestinienne ni pour les membres du Quartette. Mais il faut le voir comme une première étape pour la reprise des négociations.
Une fois de plus, le processus semble bloqué malgré les efforts d’Obama et d’Hilary Clinton. Les Etats-Unis et leur rôle de médiateur ne semble pas suffisant, il faudrait certainement, comme le suggère certains auteurs (voir bibliographie) que la politique d’Obama soit plus lisible d’une part et peut-être qu’il revienne sur le soutient sans faille à Israël ou du moins qu’il menace de retirer ce soutient pour pouvoir faire pression plus efficacement sur l’Etat Hébreu. . La visite du Vice-président Joe Biden en visite les 9 et 10 mars 2010 avait pour but de rassurer Israël et de montrer son engagement sans faille à la sécurité de l'État Hébreu, notamment face à l'Iran, il a rappeler que les États-Unis s'opposent à la colonisation et rappelle les engagements du premier ministre Nétanyahou de gel des colonies. Néanmoins, l'annonce de nouvelle constructions remet en jeu l'espoir de négociations indirectes.

Glossaire :
AIPAC : American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) est un groupe de pression né en 1951 aux États-Unis visant à soutenir Israël en particulier dans son conflit avec les États arabes de la région ainsi que l'idéologie sioniste. L'AIPAC soutient fortement la droite israélienne et plus spécialement le Likoud (notamment sur toutes les questions touchant aux colonies dans les territoires occupés).
Conférence d’Annapolis : La conférence d'Annapolis est une conférence diplomatique pour la paix au Moyen-Orient qui s'est tenue le 27 novembre 2007, à l'Académie navale d'Annapolis, dans le Maryland aux États-Unis. Cette conférence officialise pour la première fois, la « solution à deux États » pour résoudre le conflit israélo-palestinien est inscrite à l'ordre du jour et acceptée par les deux parties. La conférence s'est terminée par la publication d'une déclaration conjointe de toutes les parties.
Feuille de route : La « Feuille de route » (traduction abusive de road map) a été adoptée par le Quartette diplomatique (l’Organisation des Nations unies, de l’Union européenne, des États-Unis d’Amérique et de la Fédération de Russie) réuni le 30 avril 2003 comme une proposition pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien. La Feuille de route était destinée à aboutir, par étapes, à un règlement permanent du conflit israélo-palestinien, sur la base du principe de l'existence de deux États.
Plomb Durci : C’est une opération militaire israélienne dans la Bande de Gaza, qui débuta le samedi 27 décembre 2008 à 11 h 30 du matin caractérisée par des raids et bombardements aériens suivis par une offensive terrestre lancée le 3 janvier 2009 vers 19 heures 30 (heure normale d'Europe centrale). L'objectif déclaré des Israéliens était de mettre fin aux tirs de roquettes Qassam du Hamas sur le territoire israélien, en particulier sur la ville voisine de Sderot, et à son réapprovisionnement en armement, en s'en prenant aux militants du Hamas et en détruisant des infrastructures qu'il utilise, en particulier les centaines de tunnels creusés sous la frontière entre la Bande de Gaza et le Sinaï égyptien.

Sources :

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