Manifestation pour la mise en liberté d'Aung San Suu Kyi |
En 1990, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) avait gagné 82% des sièges aux élections législative. L’élection est annulée par la junte militaire. Aung San Suu Kyi, "la fille du général Aung San", héros national de l'indépendance, fondatrice et secrétaire générale de la LND, en liberté surveillé depuis 1989 ne sera pas premier ministre.
La LND est dissoute le 6 Mai 2010 par la junte parce qu’elle appelait au boycotte des élections législative du 7 novembre. Les partisans qui ont pu échapper aux arrestations fondent la Force démocratique nationale qui ne gagne que quelques sièges face au Parti de la solidarité et du développement de l'Union (USDP), parti représentant la junte fondé pour l’occasion par des militaires et des retraités de la junte.
Ces élections dont le seul but était de légitimer la junte au pouvoir sont dénoncer par l’ONU pour son manque de transparence et les seuls félicitations viennent de Pékin, soutient inconditionnel aux militaires birmans.
Le 13 novembre, aux alentours de 12 heures (heure française), la police birmane enlève les barrières posées devant la résidence d'Aung San Suu Kyi permettant sa libération, après de longues années dans sa résidence sous surveillance permanente. A sa libération, elle est célébrée comme l’icône d’un peuple et elle appelle à la collaboration de toutes les démocraties pour le bien de son pays. Mais la vérité est que le LND est un parti démembré avec des vieux militants qui n’est plus très actifs et dont près de 2000 de ces membres sont toujours en prison.
Alors pourquoi la junte a t-elle libéré sa principale opposante ?
Et bien pour se légitimer aux yeux de la communauté internationale. Les élections n’ont pas été accueilli très favorablement ni par les pays occidentaux ni par le Japon. Libérer la plus célèbre opposante politique titulaire d’un prix Nobel de la Paix est un moyen de montrer de la bonne volonté. Le fait qu’elle soit à la tête d’un parti moribond et qu’on ne soit toujours pas certain qu’elle puisse quitter le pays n’est que secondaire dans cette opération de communication. Bernard Kouchner rappel néanmoins « qu’il ne s’agit en rien d’une mesure de clémence de la part de la junte birmane, sa peine devant arriver à son terme le 13 novembre ».
Le rôle de la Chine dans cette décision est souvent évoqué. Le président chinois est supposé avoir poussé à cette décision. Il faut se souvenir que Liu Xiaobo prix Nobel de la paix 2010 est lui toujours dans les prisons chinoises.
- Marie NORMAND- « Aung San Suu Kyi répond aux questions de «Libération»: «Je ne veux pas décevoir les gens» » - Libération - 18/11/2010 http://www.liberation.fr/monde/01012303115-aung-san-suu-kyi-a-liberation-je-sais-que-les-gens-placent-beaucoup-d-espoir-en-moi
- « L'admirable leçon d'espoir d'Aung San Suu Kyi » – Le Monde – 17/11/2010 http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/11/16/l-admirable-lecon-d-espoir-d-aung-san-suu-kyi_1440677_3232.html#ens_id=1266164
- Arnaud DUBUS – « Aung San Suu Kyi: la liberté et après ? » - Libération - 15/11/2010 http://www.liberation.fr/monde/01012302211-aung-san-suu-kyi-la-liberte-et-apres
- Remise en liberté d’Aung San Suu Kyi : déclaration de Bernard Kouchner (13 novembre 2010) http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/birmanie_551/france-birmanie_1104/presentation_14386/remise-liberte-aung-san-suu-kyi-declaration-bernard-kouchner-13.11.10_87347.html
- AD – « Les enjeux de la Birmanie » - GlobalAnalysis France - 26 septembre 2008 http://globalanalysisfrance.blogspot.com/2008/09/les-enjeux-de-la-birmanie.html
Par AD
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